la double peine des employés de croisières

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Le paquebot de croisière « Quantum of the Seas », de la compagnie Royal Caribbean, ancré dans le port de Singapour, le 9 décembre 2020.

« Cruise to Nowhere », ou « croisière pour nulle part ». C’est avec ce format de séjour en mer, qui se résume à naviguer sans but plusieurs jours et nuits, avant un retour au point de départ, que l’industrie des croisières tente de se relancer, faute de ports désireux d’accueillir ces passagers. Seize paquebots de croisière dans le monde opèrent actuellement, soit environ 5 % du trafic habituel. L’activité est notamment bloquée par l’interdiction de naviguer toujours en vigueur aux Etats-Unis, le syndicat des croisiéristes, la Cruise Lines International Association (CLIA), espérant une autorisation en juillet.

Fin 2020, la dette cumulée des trois principaux opérateurs (Carnival, Royal Caribbean et Norwegian Cruise Line) atteignait 60 milliards de dollars (environ 50,5 milliards d’euros). Pour eux, la reprise en 2021 est vitale. Toutefois, ce sont les chiffres sociaux que la CLIA agite devant les décideurs politiques pour pousser au redémarrage : avant la crise liée au Covid-19, le secteur représentait 1,16 million d’emplois directs et indirects. « Chaque jour sans croisières, ce sont 2 500 emplois perdus », assure l’organisation.

Lire aussi A Singapour, un cas de Covid-19 interrompt une « croisière vers nulle part »

« Cruise to Nowhere », c’est aussi la vie depuis un an des employés des géants des mers, dont les deux tiers (selon la dernière étude en date, qui remonte à 2005) proviennent de pays en voie de développement d’Asie du Sud-Est et d’Amérique latine. Serveurs, cuisiniers, animateurs, femmes de ménage, membres d’équipage… Le personnel des croisières vit de contrats à durée déterminée, de trois à neuf mois, et selon un droit du travail très favorable à l’employeur. Tous se sont retrouvés sans filet de sécurité quand les croisières se sont arrêtées, en mars 2020.

Conséquences psychologiques durables

Il a d’abord fallu survivre aux nombreux mois d’isolement à bord, au transbordement d’un bateau à l’autre, au manque d’information sur la circulation du virus à bord. Rares ont été les pays pressés d’organiser le rapatriement de leurs concitoyens coincés sur des bateaux alors considérés comme des foyers d’infection au SARS-Cov-2. D’une compagnie à l’autre, l’attitude a varié : certaines ont facilité le rapatriement et continué de payer leurs employés bloqués ; d’autres ont interrompu tout versement et freiné le départ de leur main-d’œuvre. En août 2020, cinq mois après l’arrêt des voyages, la Fédération internationale des salariés du transport annonçait la fin du rapatriement des quelque 250 000 employés de croisières.

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