« La distinction entre l’Europe du Nord et du Sud est fausse et inutile »

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La ministre des affaires étrangères espagnole et de l’Union européenne, Arancha Gonzalez Laya, à Madrid le 28 mai.

Economiste et juriste, ancienne porte-parole à la Commission européenne et conseillère de Pascal Lamy, ex-directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, Arancha Gonzalez Laya, 51 ans, est devenue la ministre espagnole des affaires étrangères et de l’Union européenne en janvier.

Le sommet européen du vendredi 19 juin devrait opposer à nouveau les pays du Sud, dont le vôtre, et ceux du Nord, en désaccord sur les conditions pour l’aide destinée à surmonter les conséquences de la pandémie. Comment voyez-vous ce débat ?

La distinction entre l’Europe du Nord, présumée vertueuse, et celle du Sud, dite gaspilleuse, est fausse et inutile. Chaque euro dépensé dans le budget communautaire rapporte le double à un Néerlandais ou à un Autrichien. La pandémie, choc symétrique, a eu un impact asymétrique sur les Etats membres de l’Union. Tous verront leur croissance et l’emploi réduits, mais l’ampleur des conséquences économiques et sociales sera différente selon les pays. Faute d’une réponse commune, forte, solidaire et rapide, c’est le marché intérieur qui sera en danger, pas tel ou tel Etat membre. Plus on attendra une réponse, plus longue sera la crise et plus profonde la douleur.

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Votre pays pourrait-il accepter un contrôle sur l’affectation des moyens budgétaires qui lui sont alloués ?

Le fonds de relance oblige à l’établissement de plans nationaux indiquant comment chaque pays va utiliser les moyens prévus. C’est une première garantie. Par ailleurs, un mécanisme existe déjà pour permettre aux pays membres d’examiner ce qui se fait chez leurs voisins. Cela s’appelle le « semestre européen ». Nous sommes un pays responsable et nous sommes pour la responsabilisation de chacun.

Nos objectifs sont clairs : il s’agit de donner une impulsion à la digitalisation de l’économie, du commerce, de l’administration, etc. Nous entendons aussi favoriser la décarbonisation, assurer davantage de justice sociale, développer les énergies renouvelables et les biotechnologies, aider les secteurs industriels qui ont particulièrement souffert de la crise, comme l’automobile et le tourisme, etc. Au-delà, nous n’attendons pas que des pays viennent nous dire quelles réformes nous devrions accomplir.

Nous sommes déjà en train de réformer, avec une loi sur la transition énergétique et le changement climatique, un plan pour favoriser l’économie circulaire et une initiative pour assurer un revenu minimum vital, destiné à éradiquer la pauvreté extrême touchant 850 000 familles.

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