La dérive des indépendantistes catalans

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Dans « Le Labyrinthe catalan », essai historique et politique sans complaisance à l’égard du mouvement indépendantiste catalan, l’historien Benoît Pellistrandi met en garde contre la dérive antilibérale sous-jacente au nationalisme.

Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 07h00

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« Le Labyrinthe catalan », de Benoît Pellistrandi, Desclée de Brouwer, 232 pages, 17,90 euros.
« Le Labyrinthe catalan », de Benoît Pellistrandi, Desclée de Brouwer, 232 pages, 17,90 euros.

Alors que se tient à Madrid depuis le 12 février le procès des dirigeants séparatistes accusés de « rébellion » pour la tentative de sécession avortée d’octobre 2017, le conflit catalan suscite un vif débat. Dans un ouvrage concis et clair, Le Labyrinthe catalan, Benoît Pellistrandi offre une perspective historique des forces et dynamiques en jeu.

Au fil des pages, l’historien revient sur l’histoire du « catalanisme », ce nationalisme longtemps modéré et réformateur né au XIXe siècle en plein effondrement de l’empire colonial espagnol, ses composantes contre-révolutionnaires (Carlistes), la faiblesse du processus nationalisateur espagnol, la décentralisation opérée sous la seconde république, la recentralisation brutale sous le franquisme, et le grand consensus trouvé en 1978 autour de la Constitution espagnole, voté par plus de 90 % des Catalans… Puis, il s’arrête en détail sur le virage indépendantiste.

Benoît Pellistrandi prend parti et ne s’en cache pas. « On aura compris que j’adhère à la thèse de la déloyauté nationaliste qui est d’abord une déloyauté à l’égard de la Catalogne elle-même », confesse dans le dernier chapitre l’ancien directeur des études de la Casa Velazquez entre 1997 et 2005, prestigieuse école française de Madrid.

Une histoire « paranoïaque »

Dans un effort de pédagogie, il explique comment s’est créée une « dialectique entre Espagne et Catalogne » qui est « un produit politique bien plus qu’une réalité objective ». Cette « construction de la confrontation » se fonde aussi bien sur une lecture romantique et biaisée de l’histoire, – une histoire « paranoïaque » qui propage l’idée d’une « Catalogne humiliée » –, que sur une volonté d’homogénéisation de l’identité catalane, qui atteint son paroxysme lorsque les frères ennemis du nationalisme catalan, le parti de la droite bourgeoise, Convergence et Union, et celui de la gauche républicaine, décident de concourir ensemble aux élections de 2015. Selon l’auteur, le fait que le clivage national-antinational, ou indépendantiste-anti-indépendantiste, s’impose sur le clivage gauche-droite pointe « une dérive schmittienne de la politique dans laquelle n’existent plus qu’amis et ennemis » et qui aboutit à « la confrontation des Catalans entre eux ».

Benoît Pellistrandi explique comment s’est créée une « dialectique entre Espagne et Catalogne » qui est « un produit politique bien plus qu’une réalité objective »

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