« La démocratie n’est pas le sujet, en politique étrangère, pour Trump… sauf au Venezuela »

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Donald Trump s’intéresse plus à la démocratie chez Nicolas Maduro que chez Kim Jong-un, mais commet peut-être au passage quelques erreurs de calcul, estime dans sa chronique Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 11h38 Temps de Lecture 4 min.

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Donald Trump s’adressant à la communauté américaine vénézuélienne lors d’un meeting en Floride, le 18 février 2019.
Donald Trump s’adressant à la communauté américaine vénézuélienne lors d’un meeting en Floride, le 18 février 2019. Andrew Harnik / AP

Chronique. Donald Trump était à Hanoï, ce mardi 26 février, pour son deuxième sommet avec Kim Jong-un, l’homme dont il a avoué être « tombé amoureux » en 2018. C’était après leur première rencontre, à Singapour : « Nous sommes tombés amoureux, O.K. ? Non, vraiment. Nous sommes tombés amoureux ! » A la veille de son départ pour la capitale vietnamienne, le président des Etats-Unis se félicitait encore, sur Twitter, de son « excellente relation avec le président Kim ».

Que l’on sache, Kim Jong-un n’est pas exactement un démocrate. Son pays, la Corée du Nord, passe même pour l’une des pires dictatures de la planète. Mais ça n’est pas le sujet. De manière générale, la démocratie n’est d’ailleurs pas le sujet, en politique étrangère, pour Donald Trump, qui s’entend plutôt bien avec ce que le monde compte d’hommes forts.

Sauf… au Venezuela. Voilà un pays dont l’illégitimité du président, Nicolas Maduro, et le traitement qu’il inflige à son peuple préoccupent au plus haut point l’administration Trump. Depuis l’arrivée de M. Trump à la Maison Blanche, comme l’a montré l’enquête publiée dans Le Monde du 22 février, Maduro est un souci permanent : dès son deuxième jour dans le bureau Ovale, le chef de l’exécutif réclame un briefing sur la situation au Venezuela et demande si une intervention militaire peut être envisagée.

Qu’est-ce qui justifie cette passion trumpienne aussi intense que soudaine pour l’exercice de la démocratie au sud du rio Grande ?

Une intervention militaire ! Pour un président qui a fait campagne sur la promesse de rapatrier les troupes américaines déployées par ses prédécesseurs et qui veut se concentrer sur le bien-être de l’Amérique profonde, voilà qui ne manque pas d’étonner.

Qu’est-ce qui justifie cette passion trumpienne aussi intense que soudaine pour l’exercice de la démocratie au sud du rio Grande ? Ce ton larmoyant du vice-président, Mike Pence, à propos des souffrances – réelles – du peuple vénézuélien le 16 février à la conférence sur la sécurité de Munich, devant un parterre d’experts européens si sceptiques sur les motivations de Washington que son appel « Maduro must go ! » est accueilli par un silence glacial ?

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Il y a plusieurs explications possibles. La volonté, d’abord, d’en finir avec « la troïka de la tyrannie », surnom donné par le très orthodoxe conseiller à la sécurité nationale John Bolton aux Venezuela, Cuba et Nicaragua, derniers vestiges du socialisme de l’ancien monde sur le continent ; la tentation en est d’autant plus forte que M. Trump compte de nouveaux alliés en Amérique latine avec l’élection de dirigeants plus en phase avec lui, en Colombie et au Brésil.

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