« La démocratie ne consiste pas à jouer à pile ou face »

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Confronté à la montée de l’extrême droite et à la crise catalane, et soucieux de faire davantage entendre la voix de l’Espagne en Europe, il répond aux questions de quatre médias européens, dont Le Monde.

Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 20h55, mis à jour à 20h55

Temps de Lecture 7 min.

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Pedro Sanchez lors d’un sommet européen à Bruxelles, le 22 mars.
Pedro Sanchez lors d’un sommet européen à Bruxelles, le 22 mars. TOBY MELVILLE / REUTERS

Avant les élections législatives du 28 avril, le Parti socialiste ouvrier espagnol de l’actuel président du gouvernement Pedro Sanchez est donné largement favori dans les sondages, avec près de 30 % des voix. Confronté à la montée de l’extrême droite et à la crise catalane, et soucieux de faire davantage entendre la voix de l’Espagne en Europe, il répond aux questions de quatre médias européens, dont Le Monde.

En quoi la montée du parti d’extrême droite Vox en Espagne vous inquiète-t-elle ?

Ce qui m’inquiète, ce n’est pas tant le nombre de sièges qu’il pourrait obtenir – puisqu’il ne gagnera jamais les élections – que la radicalisation du discours et du projet politique des deux autres formations conservatrices, le Parti populaire (PP) et Ciudadanos, qu’il provoque.

Vous la percevez déjà ?

C’est évident. Ciudadanos, qui se définit comme un parti libéral, est prêt, contrairement à d’autres partis libéraux en Europe, à pactiser avec l’extrême droite. Pis, il a mis un veto à toute alliance avec la social-démocratie. Quant au PP, il propose de revenir sur la loi d’avortement. En général, tous deux ne critiquent pas les arguments de l’extrême droite, parce qu’ils ont besoin de ses voix pour former un éventuel gouvernement. Mais j’ai confiance dans le fait que l’Espagne démontrera, lors des élections, qu’elle veut continuer à avancer.

On observe la montée d’une droite populiste un peu partout.

Cela représente aussi pour la social-démocratie une grande opportunité de revendiquer nos valeurs historiques de liberté, d’égalité et de fraternité, de défendre un progrès inclusif qui ne laisse personne à la traîne et garantisse la cohésion sociale, de mener une fois pour toute une transition écologique dans notre continent et de continuer à conquérir des droits et libertés, tout en protégeant l’égalité entre les femmes et les hommes.

Les sondages vous donnent une avance considérable mais pas de majorité pour gouverner, puisque Ciudadanos a exclu de vous soutenir, que Podemos ne serait pas suffisant et que les indépendantistes catalans vous ont lâché.

J’aspire à gouverner en comptant sur nos propres forces, car il nous faut de la stabilité, mais je suis prêt à parler avec toutes les forces politiques, dans le respect de la constitution.

Ne craignez-vous pas un blocage comme en décembre 2015, obligeant à de nouvelles élections ?

Ceci est une raison pour dire à la société qu’il nous faut non seulement gagner mais aussi pouvoir former un gouvernement solide. Avec 84 députés (sur 350), nous avons pu avancer dans la reconstruction de l’Etat providence, la restauration des droits sociaux et la modernisation de l’économie. Avec une majorité plus ample, notre engagement vis-à-vis des gens qui en ont le plus besoin et vis-à-vis de l’Europe sera encore plus clair.

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