La démission du dirigeant de la région allemande de Thuringe ne met pas fin à la tempête

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Thomas Kemmerich lors d’une conférence de presse annonçant sa démission de la présidence de la Thuringe, à Erfurt en Allemagne, le 6 février.
Thomas Kemmerich lors d’une conférence de presse annonçant sa démission de la présidence de la Thuringe, à Erfurt en Allemagne, le 6 février. JENS SCHLUETER / AFP

Il n’aura tenu qu’une journée. Vingt-quatre heures après avoir été élu à la présidence de la Thuringe avec les voix des conservateurs (CDU) et de l’extrême droite (AfD), le libéral-démocrate Thomas Kemmerich (FDP) a annoncé sa démission, jeudi 6 février, sans pour autant que celle-ci ne mette fin à une tempête qui devrait laisser des traces profondes sur le paysage politique allemand.

Signe de la gravité de la situation : même Angela Merkel, qui s’interdit d’habitude de commenter l’actualité politique nationale quand elle est à étranger, a réagi publiquement. En déplacement en Afrique du Sud, la chancelière a qualifié d’« impardonnable » l’élection de M. Kemmerich grâce aux voix des élus de la CDU et de l’AfD, évoquant « un mauvais jour pour la démocratie » et demandant que le scrutin soit « invalidé ».

Cette prise de parole a été immédiatement saluée par l’ancien vice-chancelier social-démocrate (SPD) Sigmar Gabriel. « La chancelière sauve l’honneur de l’Allemagne », a commenté l’ancien président du SPD, ajoutant que celle-ci faisait montre de « bien plus de raison politique que beaucoup dans son parti ».

Divergences stratégiques

Au sein de la CDU, l’épisode a fait éclater au grand jour des divergences stratégiques fondamentales sur le positionnement du parti vis-à-vis de l’extrême droite.

Une semaine après les régionales du 27 octobre 2019, dix-sept responsables du parti d’Angela Merkel en Thuringe avaient publié un appel réclamant des « discussions ouvertes » avec l’AfD, alors même que la CDU, lors de son dernier congrès, avait clairement interdit toute coopération avec l’extrême droite. « Il n’est pas concevable, dans une société libre, de ne pas discuter avec un quart de l’électorat », expliquaient les auteurs de l’appel, faisant référence aux 23,4 % obtenus par l’AfD dans ce Land de l’ex-Allemagne de l’Est, moins que le parti de gauche Die Linke (31 %), mais plus que la CDU (21,8 %).

En mêlant leurs voix à celles de l’AfD – dirigée en Thuringe par l’ultra-radical Björn Höcke – pour empêcher la réélection du ministre-président sortant, Bodo Ramelow (Die Linke), les élus CDU de la région se sont affranchis de la ligne du parti, défiant l’autorité de la chancelière et de sa « dauphine », Annegret Kramp-Karrenbauer (AKK), qui lui a succédé à la tête de la formation conservatrice en décembre 2018.

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Jeudi, la fronde s’est poursuivie. Alors que Mme Kramp-Karrenbauer, la veille, avait appelé à organiser de « nouvelles élections » en Thuringe, le chef de la CDU régionale, Mike Mohring, a déclaré qu’il y était opposé, décidant « AKK » à se rendre à Erfurt, la capitale du Land, en fin de journée, pour une réunion de crise.

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