« La débâcle d’Idlib est aussi la nôtre, c’est celle de notre monde, de l’idée de monde humain »

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« Les habitants d’Idlib sont majoritairement des déplacés qui ont fui les affrontements qui ravagent la Syrie depuis 2011 » (photo : camp de réfugiés dans la province d’idlib, le 12 décembre).
« Les habitants d’Idlib sont majoritairement des déplacés qui ont fui les affrontements qui ravagent la Syrie depuis 2011 » (photo : camp de réfugiés dans la province d’idlib, le 12 décembre). AAREF WATAD / AFP

Tribune. Nous célébrons les fêtes de fin d’année. Eux vivent la fin du monde. Au nord de la Syrie, un déluge de bombes s’abat sur des millions de civils rassemblés dans la région d’Idlib. Bien au-delà des insurgés et des combattants, les civils meurent à présent par centaines et ils sont des dizaines de milliers à fuir par familles entières.

Les habitants d’Idlib sont majoritairement des déplacés qui ont fui les affrontements qui ravagent la Syrie depuis 2011, ou qui ont été conduits de force dans cet espace devenu piège de masse. Ils ont déjà survécu aux carnages et ils se retrouvent dans le dénuement le plus absolu : poussés une nouvelle fois à l’exil, ils s’entassent sur les routes, sans savoir où aller, sans protection aucune désormais.

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Des centaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes fuient à présent Idlib, plus abandonnés que jamais. Ils construisent des abris de fortune, dans le froid, sous la pluie, sans nourriture ni accès aux soins. Ces civils ne sont pas des victimes collatérales : ils sont visés comme tels par le régime, et les secouristes et soignants qui tentent de les protéger, comme ceux qui tentent encore d’informer, sont frappés de plein fouet.

Ils se retrouvent pris au piège entre les djihadistes d’Hayat Tahrir Al-Cham, minorité armée qui contrôle différents secteurs de cette région, et les bombardements du régime de Bachar Al-Assad appuyé par l’armée de Poutine. Au nord, les immenses camps construits à la frontière turque sont dramatiquement saturés.

Partout, sur les routes, la même question revient, incessante : « Pourquoi personne ne se préoccupe de notre sort ? Sommes-nous moins que des êtres humains ? » L’exode massif des civils d’Idlib, bombardés sans relâche par les avions russes, ne peut faire l’objet d’une brève ça et là. Il est impossible de s’habituer au massacre des civils syriens, de faire comme s’ils n’existaient déjà plus, exclus de l’espèce quand les bourreaux de Bachar, de Poutine, de Khamenei les en arrachent physiquement.

Hypocrisie occidentale

La réécriture de l’histoire va bon train, et des discours truffés de mensonges font pignon sur rue. Les adeptes de la propagande russe nous expliquent que c’est Assad ou les terroristes, et que, donc, ce sera Assad : ils entérinent ainsi le mot d’ordre des thuriféraires du régime depuis 2011 : « Bachar ou nous brûlons le pays ». Les menées d’Hayat Tahrir Al-Cham servent de justification au régime syrien et alimentent l’hypocrisie des dirigeants occidentaux.

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