la crise sanitaire pose la question du leadership de Vladimir Poutine

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Vladimir Poutine, le 14 mai.
Vladimir Poutine, le 14 mai. ALEXEY NIKOLSKY/AFP

Analyse. Dans une Russie où la scène politique est figée à l’extrême, la pandémie ranime un fédéralisme moribond. Jamais, auparavant, sous Vladimir Poutine, les régions n’avaient été autant mises en avant. La première mesure de confinement obligatoire a été mise en place, le 30 mars, par la mairie de Moscou, rapidement imitée par la totalité des 85 « sujets » de la Fédération (oblasts, districts, républiques…). Jusqu’alors, Vladimir Poutine avait seulement évoqué une « période non travaillée » aux contours et aux implications non définis. Le 2 avril, il entérine cet état de fait et prend formellement un oukase qui laisse les régions décider des modalités d’un confinement.

Vladimir Poutine, le 14 mai.
Vladimir Poutine, le 14 mai. ALEXEY NIKOLSKY/AFP

Il y a là une logique : la Russie est grande, et la situation varie de Kaliningrad à Vladivostok. A elle seule, la ville de Moscou totalise plus de la moitié des contaminations. Le problème est que, ces vingt dernières années, les régions ont désappris à décider. La « verticale du pouvoir » chère au Kremlin a justement consisté à entraver les pouvoirs régionaux et à les placer sous la domination exclusive du centre. Le pas le plus significatif a été franchi en 2004. Prenant prétexte de la prise d’otages de Beslan (Ossétie du Nord) par des séparatistes tchétchènes, M. Poutine supprime l’élection des chefs des sujets (entités administratives) de la Fédération. Cette réforme a été partiellement défaite en 2012, mais le critère de sélection est resté le même : la loyauté plutôt que la capacité d’initiative. Parallèlement, les marges de manœuvre financières ont été largement rognées.

En réalité, précise Tatiana Stanovaya, du centre de réflexion R.Politik, « les pouvoirs à disposition sont suffisants pour agir face à la pandémie, fermer les écoles, les entreprises… Mais les technocrates aux commandes ont pour réflexe de vouloir satisfaire leurs supérieurs et, pour cela, de ne pas rapporter les problèmes ». Illustration de cette tendance, le taux de mortalité lié au Covid-19. Très faible au niveau national, avec moins de 1 %, il l’est encore plus dans les régions, où les tests sont pourtant moins massifs qu’à Moscou et les infrastructures hospitalières bien moins performantes.

Responsabilités « personnelles »

Autre problème, pour la chercheuse, les chefs des exécutifs régionaux n’ont pas reçu « des pouvoirs supplémentaires », comme M. Poutine l’avait promis le 2 avril, mais seulement plus de responsabilités politiques. Le 11 mai, lorsqu’il amorce un déconfinement, le président évoque même la responsabilité « personnelle » des dirigeants régionaux dans ces deux domaines si difficilement conciliables : la préservation de la santé des citoyens et la relance de l’économie.

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