« La crise du coronavirus doit amener l’Europe à changer de logiciel économique »

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Chronique. L’image restera, symbole de la paralysie initiale de l’Union européenne (UE) face au coronavirus. C’était jeudi 12 mars, sur l’aéroport de Fiumicino, à Rome, quand un Airbus A350 d’une compagnie chinoise, en provenance de Shanghaï, a livré son précieux chargement : le matériel médical dont l’Italie avait un urgent besoin et que l’Europe ne pouvait ou ne voulait pas fournir.

Des soutes de l’appareil, a rapporté le correspondant du Monde dans la capitale italienne, Jérôme Gautheret, ont été sorties neuf palettes de dispositifs respiratoires, des électrocardiographes et plusieurs dizaines de milliers de masques de protection. Cadeau de la Croix-Rouge chinoise à la troisième économie de l’UE. Neuf médecins spécialistes chinois, venant tous de batailler contre le Covid-19 dans le Hubei, descendirent aussi de l’appareil – gracieusement mis à la disposition de l’un des plus riches pays d’Europe.

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Pékin a compris la communication moderne. Bruxelles n’a pas su avoir le geste de solidarité – fut-il symbolique – que l’Italie était en droit d’attendre. Ce jeudi noir reflète la cacophonie qui a marqué les premières réactions des Vingt-Sept face à la pandémie. Le réflexe immédiat fut l’appel à l’Etat national – l’échelon protecteur naturel. D’où ces mesures prises dans le désordre au sein d’un ensemble européen désuni par la violence de la crise. Ici, on fermait ses frontières – tant pis pour les règles de l’espace Schengen –, là on les laissait ouvertes. Ici, on réquisitionnait les masques – tant pis pour la libre circulation des biens au sein du marché unique –, là on les distribuait.

A circonstances exceptionnelles…

L’Europe est lente, structurellement. Elle a mis du temps avant de donner le sentiment d’un début de coordination dans la lutte contre un fléau qui allait toucher l’ensemble du continent. Après la Chine, le Covid-19 mettait l’UE dans ce rôle peu enviable : être l’épicentre de l’épidémie. Le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, et la patronne de la Commission de Bruxelles, l’Allemande Ursula von der Leyen, n’ont pas démérité. La machine UE, qui marche au diesel, s’est mise en marche.

Elle n’a guère de compétence en matière de santé publique. Hormis la sécurité des médicaments, ce domaine est l’affaire des Etats. Les éternels contempteurs du projet européen ne peuvent lui intenter un procès en passivité – sauf à se contredire et à prôner ici de nouvelles délégations de souveraineté ! Mais là où sont ses pouvoirs, essentiellement économiques, l’UE a pris les bonnes décisions.

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