« La corruption et le chaos constituent l’environnement idéal pour l’EI »

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Le directeur du programme « Acteurs non étatiques » au Center for Global Policy, à Washington, natif de Syrie, explique comment l’organisation Etat islamique se redéploie après la perte de son territoire.

Propos recueillis par Madjid Zerrouky Publié aujourd’hui à 15h40, mis à jour à 15h52

Temps de Lecture 7 min.

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Hassan Hassan.
Hassan Hassan. Center for Global Policy

Donné plusieurs fois mort ou blessé, on le disait traqué et isolé. Dans une vidéo diffusée le 29 avril – sa première apparition depuis 2014 –, le chef de l’organisation Etat islamique (EI), l’Irakien Abou Bakr Al-Baghdadi, s’est pourtant mis en scène en chef de guerre. A la tête d’une organisation capable de frapper en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie.

Coauteur de EI. Au cœur de l’armée de la terreur (Hugo Doc, 2015), Hassan Hassan est le directeur du programme Acteurs non étatiques au Center for Global Policy, à Washington. Ce natif de la région de Deir ez-Zor, en ­Syrie, estime que, loin d’être défait, l’EI a su s’adapter après l’effondrement de son ­« califat » territorial et demeure une menace majeure au niveau international.

Le chef de l’organisation Etat islamique (EI), Abou Bakhr Al-Baghdadi, est ­réapparu pour la première fois en public dans une vidéo de dix-huit minutes ­diffusée par l’EI, le 29 avril. Comment ­interpréter cette mise en scène ?

Al-Baghdadi s’est mis en avant dans cette vidéo, car son organisation montre des signes de régénérescence et même ­d’expansion. Elle se relève de la perte de son « califat ». Il cherche à ouvrir un ­nouveau chapitre dans le mode de fonctionnement de l’EI après sa défaite territoriale dans l’est de la Syrie.

La perte de son « califat » aurait pu pro­voquer des fractures. Voire un effondrement de l’organisation. Or cela ne s’est pas produit. Au contraire, le groupe s’est régénéré dans une grande partie du territoire irakien et a lancé une campagne d’attaques régulières en recourant à des tactiques insurrectionnelles qui vont des embuscades aux assassinats. Nous assistons au même phénomène en ­Syrie, même si l’intensité de cette insurrection est beaucoup plus limitée qu’en Irak.

Plaque d’immatriculation du « califat » de l’EI, ramassée  à Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, en avril.
Plaque d’immatriculation du « califat » de l’EI, ramassée  à Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, en avril. Lorenzo Meloni/Magnum Photos

En outre, les filiales étrangères du groupe sont restées fidèles à Al-Bagdadi et n’ont pas pris leurs distances lorsque le « califat » s’est effondré, comme l’avaient pourtant espéré les dirigeants politiques des pays visés.

Le moment choisi pour la diffusion de cette vidéo visait donc à rassurer les partisans du groupe : non seulement Al-Baghdadi est toujours vivant et son organisation est ­intacte, mais l’EI est toujours capable de mener des attaques et de gagner à sa cause de nouvelles recrues.

Depuis 2016, l’organisation cherche, dans ses publications, à convaincre ses adeptes de la nécessité et des vertus d’un retour à des stratégies insurrectionnelles, surtout après la perte de territoires qu’il contrôlait. De ce point de vue, cette vidéo d’Al-Baghdadi ­pourrait être très efficace vis-à-vis de ses ­partisans, dans le sens où il insiste personnellement sur ce point à un moment critique pour l’organisation.

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