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En détruisant le bureau de liaison avec la Corée du Sud, le régime de Pyongyang renoue avec une tactique qui lui est familière : acculé, il monte au créneau. Selon le ministère de l’unification sud-coréen, la Corée du Nord a fait sauter le bâtiment situé à Kaesong, mardi 16 juin dans l’après-midi, après avoir affirmé le matin même travailler à un « plan d’action » pour réoccuper des zones qui étaient démilitarisées. Une semaine plus tôt, elle avait déjà fermé les canaux de communication avec le Sud, après avoir mis en demeure Séoul de faire cesser l’envoi par des transfuges nord-coréens de ballons de tracts de propagande par-delà la zone qui les sépare.
Ces mesures sont un signal : la phase de détente des deux dernières années est terminée, et s’annonce une escalade calibrée dans les provocations. Pyongyang a aussi sonné le glas des efforts diplomatiques avec Washington, son ministre des affaires étrangères, Ri Son-gwon, déclarant vendredi 12 juin : « L’espoir d’améliorer les relations avec les Etats-Unis s’est transformé en désespoir. »
La succession de phases de tension et de détente dans la péninsule n’est certes pas nouvelle. Avec, cette fois, une différence, dont les protagonistes, à commencer par les Etats-Unis et leurs alliés, doivent tenir compte : la République populaire démocratique de Corée (RPDC) dispose désormais d’une force de dissuasion qu’elle n’avait pas, dans le passé. Une puissance de feu reconnue par les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a rencontré à trois reprises le dirigeant Kim Jong-un. Aucun de ses prédécesseurs en exercice n’avait été jusque-là : reconnaître de fait le dirigeant d’un « Etat voyou » comme un interlocuteur digne de rencontrer le président de la première puissance du monde.
Mince prétexte
Mais depuis l’échec du dernier sommet, à Hanoï en février 2019, la Corée du Nord est « sortie des radars » de Washington. Les sanctions onusiennes, renforcées à la suite de la forte tension de 2017, restent en place. Certes largement contournées par une contrebande avec la complaisance de la Chine, ces dernières, couplées au confinement de la RPDC pour éviter la contagion par le Covid-19, n’en pèsent pas moins lourdement sur l’économie même si un progressif retour à la « normale » est notable à la frontière sino-nord-coréenne, estime le chercheur Théo Clément, dans NK News.
Le régime estime être le perdant de la phase de détente de ces deux dernières années : depuis fin 2017, il a suspendu ses essais nucléaires et balistiques. Mais il n’a rien obtenu en échange.
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