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La Journée internationale de la femme, observée le 8 mars chaque année, aura cette fois-ci pour thème « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement ». À Maurice, alors que la main-d’œuvre féminine est estimée à seulement 39 % de la main-d’œuvre totale, l’émancipation féminine progresse d’année en année, malgré les obstacles.
Ces dernières années, nous voyons non seulement de plus en plus de femmes occuper des postes de responsabilité importants mais elles gagnent autant que leurs compères masculins. Mais la tendance est plus visible dans le secteur public. En effet, selon Statistics Mauritius, la proportion de femmes occupant les postes les plus élevés dans le secteur public est passée de 20 % à 37 % au cours des 20 dernières années. Les femmes occupent des postes hiérarchiquement importants dans la fonction publique, dans le judiciaire et les corps paraétatiques.
Par contre, dans le secteur privé, les femmes représentent moins de 10 % des membres des conseils d’administrations dans le Top 50 des compagnies. Il y a aussi beaucoup de femmes-entrepreneures parmi les petites et moyennes entreprises mais très peu gèrent de grandes organisations.
L’émancipation féminine a une incidence positive sur la croissance. D’ailleurs, Christine Lagarde, présidente du FMI, a récemment déclaré que « plus de femmes au travail pourrait stimuler l’économie de 35 % ».
Meilleur encadrement
Est-ce qu’il est aujourd’hui plus facile pour les femmes d’arriver au sommet ? « Oui et non », dit Marie-Noëlle Elissac-Foy, directrice de The Talent Factory et co-fondatrice de Smart Moves for Entrepreneurs. « Oui, car il y a des mesures qui sont prises, depuis plusieurs années déjà, pour créer un environnement favorable pour l’entrepreneuriat en général avec des organisations spécifiquement dédiées à la femme entrepreneure, la NWEC notamment », révèle-t-elle. Mais il est plus difficile de faire durer l’entreprise, d’obtenir la confiance des banquiers. « De plus, on sent que l’entrepreneuriat au féminin reste cantonné, dans la perception populaire, à l’artisanat alors que les femmes entrepreneures ont un plus grand rôle à jouer dans une économie dynamique. »
Et que recommande-t-elle pour mieux encadrer les femmes ? « Plus de visibilité pour les femmes-entrepreneures dans les medias notamment. » Elle suggère que les femmes bâtissent un réseau solide de contacts professionnels utiles. « Et du point de vue personnel, avoir un système de soutien de la part des proches. Il ne faut pas opérer dans l’isolement », conclut-elle.
Siddhi Choony, ancien haut cadre du secteur public et privé et désormais entrepreneure, pense que les femmes ont plus d’opportunités à saisir aujourd’hui, comparé à dix ans de cela. Cependant, elle est d’avis que le succès n’est pas toujours immédiat. « Il y a encore des obstacles, qu’ils soient culturels ou administratifs. Mais le maître-mot demeure la persévérance. La femme doit croire en ses capacités et oser ce qui semble impossible », dit-elle. Siddhi Choony, qui gère l’institut de beauté et de formation SiDivine, est aussi une formatrice agréée et consultante en beauté, dispensant des cours de maquillage, haute coiffure et personal grooming. Elle demeure convaincue que les Mauriciennes ont la capacité de mieux contribuer à l’économie mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour y arriver.
Les femmes demeurent des combattantes qui n’abandonnent jamais. “
Maurice ne progresse pas de façon spectaculaire au niveau international, en matière d’égalité des genres. À titre d’exemple, le pays se classe à la 112e place parmi 144 pays dans le rapport Global Gender Gap 2017, une légère amélioration par rapport à l’année 2016 où il était à la 113e place. À souligner que nous occupions la 120e place en 2015 et 106e en 2014, mais nous étions dans le Top 100 entre 2006 et 2013.
L’économiste Zohra Gunglee pense qu’il aurait dû y avoir plus de femmes occupant des postes de hautes responsabilités, car il y a autant de femmes que d’hommes avec des formations académiques avancées. Mais la tendance est néanmoins là, ça bouge dans certains secteurs. De plus en plus de femmes exercent des métiers longtemps « réservés » aux hommes. Cependant, elle indique que la femme demeure très présente dans l’économie informelle et il y a de plus en plus de femmes qui se tournent vers l’entrepreneuriat, ce qui est un bon signe pour l’émancipation des Mauriciennes. Toutefois, elle déplore que la contribution réelle de la femme est sous-estimée car les tâches ménagères et s’occuper de la maison et des enfants ne sont pas comptabilisés pour les besoins du PIB.
Combat constant
Devina Burun, directrice de l’école préscolaire Summerside Tots, explique qu’une femme entrepreneure doit mener un combat constant pour réussir. « J’adore ce que je fais. Les écoles préscolaires ont le soutien du ministère de l’Égalité des genres, de l’Éducation et de l’Early Childhood Care and Education Authority. Mais je dois lutter pour faire face à la concurrence, me démarquer et maintenir nos normes », dit-elle. Elle souhaite que le climat des affaires devienne plus woman-friendly, même s’il est aujourd’hui plus facile pour les femmes de lancer leurs entreprises. « La femme est mieux équipée aujourd’hui, et elle peut mener un projet toute seule. Certaines activités, comme le préscolaire, sont plus propices pour les femmes entrepreneures, car elles peuvent relever les défis, comprendre les attentes des parents et des enfants. » Elle ajoute que ce secteur offre aussi des opportunités d’emplois aux femmes qui, ainsi, contribuent non seulement à l’économie mais aussi au développement des enfants qui deviendront demain des adultes responsables.
Usha Ramchurn, enseignante, déclare que la femme moderne s’efforce d’être indépendante, quelle que soit son origine sociale. Elle a la volonté, la patience, et la détermination. « Il est indéniable qu’il n’est pas facile pour toutes les femmes d’obtenir des résultats positifs très facilement. Elles font face à beaucoup de défis mais elles demeurent des combattantes qui n’abandonnent jamais. »
Éducation : quand les filles devancent les garçons
En avril 2006, The Economist’soutenait que ce n’était ni l’homme, ni la Chine ou l’Inde, mais plutôt la femme qui est censée être le moteur de l’économie parce que les filles ont de meilleures notes à l’école. Effectivement, à Maurice, à la fin du cycle primaire, les filles ont généralement de meilleurs résultats que les garçons. En 2017, le taux de réussite chez les filles était de près de 86 % contre 77 % chez les garçons. Aux examens du HSC, le taux de réussite chez les filles a été supérieur à celui des garçons pendant les dix dernières années. Conséquemment, plus de femmes que d’hommes sont inscrites dans les établissements d’enseignement supérieur. Le taux de scolarisation dans l’enseignement tertiaire est passé de 16 % en 2000 à 54 % en 2016 pour les femmes et de 14 % à 40 % pour les hommes, au cours de la même période.
Bon à savoir
> Seulement 28,7 % des directeurs des compagnies au sein de la FTSE 100 sont des femmes.
> Seulement 24 % de parlementaires dans le monde sont des femmes.
> En ce moment, il y a 11 femmes qui exercent les fonctions de chef d’État et 10 de chef de gouvernement.
> Le Rwanda compte le plus grand nombre de femmes parlementaires au monde. Les femmes y ont remporté 61,3 % des sièges aux dernières élections.
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