La contestation de la réforme de la nationalité s’intensifie en Inde

0
93

[ad_1]

Des étudiants quittent l’université musulmane de Jamia Millia près les manifestations le 15 décembre à New Delhi.
Des étudiants quittent l’université musulmane de Jamia Millia près les manifestations le 15 décembre à New Delhi. ADNAN ABIDI / REUTERS

La contestation contre la réforme de la nationalité a pris un tour nouveau, dimanche 15 décembre, en Inde. La police a pris d’assaut l’université musulmane Jamia Millia, puis elle a tiré des bombes lacrymogènes à l’intérieur de la bibliothèque, et frappé violemment à coup de matraque les étudiants qui tentaient en vain de se protéger en se cachant sous les meubles et dans les toilettes. La plupart d’entre eux sont sortis en file, mains au-dessus de la tête, en signe de reddition. « Nous avons été traités comme des criminels », ont-ils dénoncé. Une soixantaine d’étudiants ont été blessés.

Des centaines de personnes avaient auparavant manifesté dans le sud de New Delhi pour protester contre la loi qui régularise des réfugiés venus d’Afghanistan, du Pakistan et du Bangladesh et leur accorde la nationalité sur des critères religieux, à l’exception des musulmans. Ces derniers, qui représentent 14 % de la population – un peu moins de 200 millions de personnes –, sont la cible régulière du gouvernement depuis l’arrivée au pouvoir de Narendra Modi en 2014. Les nationalistes hindous veulent en faire des citoyens de seconde zone, privés de droits.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Inde adopte une loi très controversée contre les musulmans

Les heurts ont éclaté à New Friends Colony, un quartier résidentiel, situé non loin de l’université Jamia Millia. Six bus publics et des dizaines de voitures stationnées dans la rue ont été incendiés, dégageant d’immenses colonnes de fumées noires dans le centre de la capitale. La circulation a été coupée sur plusieurs axes.

Les étudiants de la Jamia, qui sont mobilisés depuis plusieurs jours contre la réforme, se défendent de toute violence. Ils expliquent qu’ils se sont réunis dimanche autour de l’université pour une marche et ont été rejoints par d’autres manifestants qui auraient incendié des véhicules et qui se seraient opposés à la police à coup de jets de pierres. « Nous avons maintes et maintes fois affirmé que nos protestations sont pacifiques et non-violentes, ont déclaré les étudiants dans un communiqué. Nous restons fidèles à cette approche et condamnons toute violence. »

La police détient un étudiant devant l’université musulmane Jamia Millia le 15 décembre à Delhi.
La police détient un étudiant devant l’université musulmane Jamia Millia le 15 décembre à Delhi. SAALIQ SHEIKH / AP

Stigmatisation des musulmans

Dans le Nord-est de l’Inde, en particulier dans l’Assam, où le mouvement de protestation contre la réforme est parti, la colère ne faiblit pas. Les manifestations sont quotidiennes à Guwahati, la capitale de cet Etat où les populations autochtones craignent que la régularisation des réfugiés hindous n’entraîne la dilution de leur identité et la disparition des droits spécifiques qui leur ont été accordés, notamment la possession de la terre. Six personnes ont été tuées depuis le début des contestations le 12 décembre. Quatre sont tombées sous les balles de la police qui n’hésite pas à tirer dans la foule.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: