« La conférence sur la sécurité de Munich a mis à nu la réalité brutale de la dislocation de l’ordre international »

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Dans sa chronique, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde », zoome sur les différentes pièces du puzzle éclaté de la géopolitique mondiale à l’heure de Donald Trump.

Publié aujourd’hui à 06h38, mis à jour à 06h43 Temps de Lecture 4 min.

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L’opposition frontale à Munich entre Mike Pence et Angela Merkel a symbolisé la fracture diplomatique entre les Etats-Unis et l’Europe.
L’opposition frontale à Munich entre Mike Pence et Angela Merkel a symbolisé la fracture diplomatique entre les Etats-Unis et l’Europe. SVEN HOPPE / AFP

Chronique. Il est parfois des moments, dans le film d’une actualité qui s’emballe, sur lesquels il faut s’arrêter, puis zoomer pour séparer les séquences. Avec un peu de chance peut alors apparaître, sous une image de grande confusion, un schéma plus clair de ce qui sous-tend l’éclatement.

La Conférence sur la sécurité de Munich, qui vient de se tenir du 15 au 17 février, au lendemain d’une réunion désastreuse convoquée par les Etats-Unis à Varsovie sur le Moyen-Orient, les 13 et 14, est un de ces moments. Munich réunit chaque année le gotha de la défense et de la sécurité du monde entier dans des échanges habituellement dominés par le cadre transatlantique. Fragilisé avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2017, ce cadre s’est carrément effondré cette année à Munich. Une image a symbolisé cette fracture, celle d’une opposition frontale entre le vice-président américain, Mike Pence, et la chancelière allemande Angela Merkel.

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Ce qui s’est passé en coulisses, tables rondes, entretiens à huis clos, discussions à bâtons rompus, est encore plus inquiétant. Le thème de la conférence – « Le grand puzzle : qui ramassera les morceaux ? » – ne pouvait être mieux choisi : ces trois jours ont mis à nu la réalité brutale de la dislocation de l’ordre international. Voici les principaux morceaux du puzzle, après Munich.

  • La rupture transatlantique

Jamais un dirigeant américain ne s’est adressé à ses alliés européens comme l’a fait le vice-président Mike Pence le 16 février pour les morigéner publiquement, avec des accents dignes d’un Brejnev devant les pays satellites. Il y a deux ans, à Munich, M. Pence avait ponctué son discours de références à l’engagement des Etats-Unis aux côtés de l’Europe et à leur gratitude pour la solidarité des Européens après les attentats du 11-Septembre ; ces références bienveillantes ont disparu cette année, remplacées par des récriminations. Certes, cinquante membres du Congrès, démocrates comme républicains, ont fait le déplacement à Munich pour montrer l’importance qu’eux continuent à attacher à l’alliance avec l’Europe, mais ce geste n’a pas réussi à compenser l’accumulation des contentieux ni l’hostilité ouverte de l’administration Trump.

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La fin de l’OTAN est aujourd’hui une hypothèse ouvertement évoquée par les experts, même si elle paraît encore peu réaliste, depuis que le New York Times a raconté, sans être démenti, que le président Trump mentionnait épisodiquement à ses conseillers l’idée d’un retrait américain de l’organisation militaire transatlantique.

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