La communauté juive se détourne du Labour de Jeremy Corbyn

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Lors d’une manifestation dénonçant l’antisémitisme au sein du Parti travailliste, en mars 2018 à Londres.
Lors d’une manifestation dénonçant l’antisémitisme au sein du Parti travailliste, en mars 2018 à Londres. TOLGA AKMEN / AFP

Une cinquantaine de personnes se pressent dans une salle de projection, au sous-sol d’un hôtel de Soho, au cœur de Londres. On se reconnaît, on s’embrasse : tous sont d’éminents représentants de la communauté juive britannique. Des lords, des ex-députés, des historiens, des écrivains, quelques militants.

Ils sont réunis, ce dimanche matin, pour le lancement du livre Forced out (« expulsés »), et du documentaire du même nom, traitant des démissions de membres juifs – et non juifs – du Parti travailliste, se disant traumatisés par l’antisémitisme en son sein. Le sujet est d’une actualité brûlante, à quelques jours de l’élection générale du 12 décembre. Mais « il ne s’agit pas d’un événement anti-Labour », précise d’emblée, un peu contre l’évidence, Judith Ornstein, auteure du livre, dont l’universitaire David Hirsh a tiré le documentaire.

Dans ce dernier, une dizaine d’ex-membres du Labour, juifs comme Dany Louise, conseillère municipale à Hastings, ou Dame Louise Ellman, ex-députée, mais aussi non juifs comme Joan Ryan et Ian Austin, également ex-députés, racontent pourquoi ils ont dû renoncer à leur engagement politique. Les mots sont durs, les témoignages émouvants. Harcèlement en ligne, députés et conseillers accusés d’être « sionistes », collègues « obsédés par leur haine anti-Israël », dans le cas de Dame Louise Ellman, passant leur temps à lui demander des comptes sur la politique israélienne. Cette députée, en fonction depuis la fin des années 1990, a démissionné en octobre, n’en pouvant plus d’être traitée de « raciste ».

« Corbyn doit perdre »

A la fin de la projection, le débat s’engage. Dame Louise Ellman est dans la salle. « J’en suis arrivée à la conclusion que l’antisémitisme dans le parti ne cessera pas tant que M. Corbyn sera à sa tête. » L’assistance approuve. Egalement présente, Joan Ryan avoue qu’il « est terrible d’avoir à choisir entre deux peurs. Mais je ne peux pas négocier avec l’antisémitisme, je ne voterai pas pour Corbyn », lâche l’ex-députée, qui rappelle avoir quitté le parti début 2019, pour son « antisémitisme institutionnalisé ».

Quitte à donner à Boris Johnson une majorité pour réaliser le Brexit le 31 janvier 2020 ? Le dilemme est cruel, et « nous sommes nombreux à y être confrontés », glisse Nicole Lampert, journaliste free-lance, juive et militante contre l’antisémitisme, « mais Corbyn doit perdre ». « Il paraît évident que Corbyn ne va pas gagner cette élection, mais je n’ai aucune joie, parce que nous allons hériter de Boris Johnson comme premier ministre et que nous aurons le Brexit », enchaîne David Hirsch, professeur au Goldsmiths College de Londres.

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