La communauté internationale déconcertée par les négociations de paix interafghanes

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Lors des discussions interafghanes, à Doha, au Qatar, le 12 septembre.

Les négociations de paix interafghanes qui ont débuté, le 12 septembre, à Doha, au Qatar, promettent de jouer avec les nerfs de la communauté internationale soucieuse de voir ce pays se stabiliser après quatre décennies de guerre. Si les deux délégations, celle des talibans et celle représentant les autorités de Kaboul, ont pris leurs marques dans la capitale qatarie, elles en sont toujours à discuter des règles d’une discussion qui risque de durer.

Pour la première fois, les observateurs internationaux sont absents de la table des pourparlers de paix qui se déroulent à huis clos entre des délégations afghanes, seules maîtres des débats et de leur rythme. Cette mise à distance réduit, de fait, les moyens d’intervention des grandes puissances. Au point que la tenue, en novembre, à Genève, d’une nouvelle conférence internationale sur le financement de la paix afghane et le soutien à l’Etat afghan est encore en suspens.

Les diplomates occidentaux sont aussi dépassés par des échanges qui échappent aux codes internationaux de la négociation. Ainsi, l’un des deux points de désaccords qui restent à trancher sur le « règlement intérieur » des pourparlers porte sur le choix de l’école de jurisprudence islamique qui aura force de loi lors des discussions. Les talibans souhaitent que le hanafisme, la plus ancienne des quatre écoles théologiques de l’islam sunnite, soit la référence. Un choix que refuse Kaboul, car cette règle exclut l’ensemble des chiites vivant en Afghanistan de la réconciliation nationale.

Questions formelles

L’autre divergence est plus politique et renvoie à l’accord exclusif signé, le 29 février, entre les insurgés et les Etats-Unis. Le face-à-face entre frères ennemis, en cours à Doha, figure parmi les points de l’accord final signé entre Washington et les talibans. Kaboul, en revanche, entend inscrire ce processus de réconciliation nationale dans le cadre fixé par la Loya Jirga – une assemblée traditionnelle réunissant 3 200 notables, chefs tribaux et religieux de tout le territoire – convoquée, début août, par le président afghan, Ashraf Ghani.

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En conséquence, au désespoir de Zalmay Khalilzad, ambassadeur américain chargé du dialogue avec les talibans de l’automne 2018 à l’accord de février, les échanges de Doha ne portent toujours pas sur l’agenda des rencontres ni sur leur contenu. Pour ne rien arranger, les délégations afghanes ne se sont pas rencontrées entre le 23 et le 26 septembre. Et M. Khalilzad n’a pas caché sa crainte qu’aucun cessez-le-feu ne puisse voir le jour avant l’accord final entre talibans et Kaboul. A ce jour, seules des questions formelles telles que les modalités d’interventions en assemblée plénière ou les temps de parole sont réglées.

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