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Isabelle Hudon n’a pas mâché ses mots pour dénoncer « les fantasmes » des Français. L’ambassadrice du Canada dans l’Hexagone a été auditionnée, le 5 février, par les sénateurs, sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA), en vigueur depuis septembre 2017, mais toujours pas ratifié par le Parlement en France. L’invasion de bœuf canadien ferait peur aux éleveurs de tricolores ? « Un mythe », a dénoncé Isabelle Hudon, chiffres à l’appui. « La part du marché canadien dans la viande bovine consommée en France depuis deux ans, c’est 0,001 %, soit 0,2 gramme par Français, l’équivalent d’un cinquième de Doliprane, pas de quoi avoir mal à la tête », a-t-elle déclaré, dénonçant avec vigueur le Canada bashing.
« La part du marché canadien dans la viande bovine consommée en France depuis deux ans, c’est 0,001 %, soit 0,2 gramme par Français, l’équivalent d’un cinquième de Doliprane, pas de quoi avoir mal à la tête »
Les éleveurs et agriculteurs canadiens sont irrités d’entendre des élus français relayer ce qu’ils considèrent comme des fadaises concernant la qualité de leur production et le volume des biens exportés. Car, après deux ans et demi, les échanges entre les deux pays se révèlent largement favorables aux Français, qui ont augmenté leurs exportations de 16 % au total. Les vins français, par exemple, ont repris leur première place sur les étals des magasins canadiens, devant les américains, avec une hausse de 11 %.
« Quand on compare nos ventes faméliques de viande au fromage français arrivé sur notre territoire, qui a bondi de 46 %, relève Richard Ouellet, spécialiste du commerce international à l’université Laval de Québec, nous avons du mal à comprendre le péril que nous représentons. » L’expert balaie également les critiques sur les normes sanitaires canadiennes, qui seraient en deçà des européennes.
Mise aux standards européens « complexe et coûteuse »
« Ai-je l’air d’un homme qui mange du poulet lavé à l’eau de Javel ? », déclare-t-il, agacé, devant les caricatures entendues. Il rappelle que l’accord conclu prévoit que chaque pays garde la main sur ses propres normes. Impossible, donc, selon lui, de faire entrer dans l’Hexagone « de la vache cannibale » (comprendre, nourrie aux farines animales), comme s’en émeuvent les producteurs français.
Quant à la mise aux standards européens, qui permettrait, à l’avenir, aux Canadiens de faire une « razzia » sur le marché européen, « elle s’avère complexe et coûteuse », argue régulièrement la Fédération des producteurs de bovins du Québec. Aujourd’hui, sur 70 000 fermes canadiennes, seules quelques dizaines élèveraient leur bétail selon les normes exigées.
Reste que le Canada s’inquiète des critiques récurrentes et de l’attentisme du gouvernement français à ratifier définitivement le CETA : ce dernier n’a pas prévu de le mettre à l’ordre du jour du Sénat pour une adoption avant les élections municipales des 15 et 22 mars…
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