La Chine veut imposer un bonus-malus sanitaire aux compagnies aériennes

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A l’aéroport international de Shanghaï Hongqiao, le 21 mai.
A l’aéroport international de Shanghaï Hongqiao, le 21 mai. ALY SONG / REUTERS

Les compagnies aériennes occidentales vont-elles pouvoir reprendre le chemin de la Chine ? Officiellement, oui. Dans les faits, rien n’est moins sûr. Depuis la fin de mars, Pékin avait interdit aux 95 compagnies étrangères qui avaient interrompu leurs vols avant le 12 mars en raison de la pandémie de Covid-19 de desservir de nouveau la Chine. Seules les compagnies chinoises desservent actuellement l’Europe et les Etats-Unis, à raison d’un vol hebdomadaire par compagnie et par pays. La France est ainsi desservie par trois vols hebdomadaires, un Paris-Pékin, un Paris-Shanghaï et un Paris-Canton, assurés par des compagnies chinoises.

Depuis plusieurs semaines, les Occidentaux souhaitent la fin de ce monopole chinois, contraire aux conventions internationales. Mercredi 3 juin, les Etats-Unis ont fait ce que les Européens n’ont pas osé faire : annoncer que les compagnies chinoises ne pourraient plus se poser aux Etats-Unis à partir du 16 juin « ou plus tôt ». Dès jeudi 4 juin, les autorités de l’aviation civile chinoise ont semblé faire une concession. Une cinquantaine de compagnies aériennes étrangères vont de nouveau pouvoir disposer d’une liaison hebdomadaire avec la Chine, à partir du 8 juin. Elles étaient 123 avant la crise, mais seules les 28 qui desservaient encore la Chine le 12 mars peuvent actuellement continuer de le faire.

Des conditions draconiennes

Selon l’Administration chinoise de l’aviation civile, environ 25 000 personnes entraient, chaque jour, en Chine, par voie aérienne avant la crise. Ce nombre, actuellement ramené à environ 3 000, pourrait être porté à 4 700 personnes par jour. Mais les conditions sont draconiennes. Chaque compagnie n’aura droit qu’à une liaison hebdomadaire. « Toutes vont demander Shanghaï », pronostique un diplomate. Surtout, la Chine introduit un système de bonus-malus par compagnie. Si aucun passager n’est testé positif au Covid-19 durant trois semaines d’affilée, la compagnie va être autorisée à effectuer une seconde liaison hebdomadaire. En revanche, si cinq cas positifs sont décelés, la compagnie est suspendue pendant une semaine. Une suspension portée à quatre semaines si dix passagers sont décelés positifs.

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Autre précision importante : depuis la fin de mars, la Chine n’autorise plus les étrangers à entrer sur son territoire, à l’exception des diplomates et des hommes d’affaires dont la présence est jugée indispensable à la Chine. Par ailleurs, ils sont actuellement soumis, à leur retour, à une quarantaine, pouvant actuellement aller jusqu’à trois semaines à Pékin, à leurs frais, dans un hôtel choisi par les autorités chinoises. Et le prix des vols est prohibitif. Comme la Chine n’a pas annoncé de changement à l’égard des étrangers, ce sont principalement les étudiants chinois, actuellement bloqués à l’étranger, qui pourraient profiter de l’ouverture annoncée jeudi par Pékin.

Les Européens en ordre dispersé

Les autorités et les compagnies européennes s’interrogent sur la stratégie à adopter. Faut-il accepter les conditions chinoises, tenter de négocier, menacer, comme les Etats-Unis, de bloquer les compagnies chinoises ou soumettre leurs passagers aux mêmes conditions ? Jusqu’ici les Européens ont avancé en ordre dispersé.

A l’instigation de la chambre de commerce allemande en Chine, l’Allemagne a affrété ces jours-ci deux charters pour permettre à 361 personnes, essentiellement des hommes d’affaires et leur famille de rentrer en Chine. Mais le prix est élevé (environ 2 500 euros par passager) et n’est supportable que parce que les billets sont payés par les employeurs. Les passagers ont été soumis à un test avant le départ de Francfort et un à l’arrivée.

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Un passager ayant été testé positif à l’arrivée à Tianjin du premier vol, tous les passagers sont soumis à une quatorzaine. Cela ne semble pas être le cas des passagers du second vol, arrivé jeudi à Shanghaï. La France, qui dispose de moins de grosses entreprises en Chine, est surtout intéressée par le retour de familles d’expatriés, de diplomates, d’enseignants ou de salariés de PME. Elle a préféré négocier le retour d’Air France en Chine que l’affrètement ponctuel de charters. En vain, jusqu’à présent.

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