La Chine s’attaque au manque de patriotisme des Hongkongais

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Des militants du mouvement prodémocratie manifestent, à Hongkong, le 25 juin.

L’exposition-spectacle intitulée « Histoire de la première année » et retraçant les douze derniers mois de manifestations antigouvernementales devait ouvrir, dimanche 28 juin, dans la grande salle municipale de Yau Tong, quartier mi-industriel, mi-résidentiel de Hongkong. La région administrative spéciale a été secouée depuis juin 2019 par le plus virulent mouvement de contestation politique depuis son retour dans le giron chinois, en 1997. Des artistes plasticiens mais aussi des musiciens devaient participer à l’événement ; des débats entre personnes d’avis opposés étaient prévus, dans une ville qui s’enorgueillissait de sa liberté d’expression face à la Chine continentale.

Mais vendredi, deux jours avant l’ouverture, l’organisateur et conseiller du district, Kung Chu-ki, 29 ans, a reçu un appel du département de l’intérieur lui indiquant que l’exposition-spectacle n’était plus autorisée. « A l’approche de l’adoption de la loi de sécurité nationale, le gouvernement a intimidé la population par tous les moyens possibles, en donnant l’impression que le seul fait de parler des manifestations et de réfléchir à leur sens était déjà interdit… », se désole cet ancien start-upeur qui, depuis sa victoire aux élections de district de novembre 2019, fait de la politique à plein temps.

Ils sont nombreux comme lui à sonner l’alerte face à la campagne mêlant censure et propagande dans laquelle s’est lancé le gouvernement pour tenter de reprendre le contrôle du discours politique. « Outre la violence physique et la violence des institutions, une violence symbolique s’est immiscée dans le discours officiel. Elle consiste à renommer les faits et les choses », observe la professeure de sciences sociales Ching Kwan Lee à l’université des sciences et technologies de Hongkong.

Faire le choix de l’ordre

Alors que manifester en masse mais de manière ordonnée et civique a longtemps été une marque de Hongkong, des flashs télévisés et radiophoniques du gouvernement dénoncent désormais les « émeutes », listant les peines encourues à grand renfort de sirènes et de bruits de casse anxiogènes. La population est incitée à se désolidariser des casseurs et à faire le choix de l’ordre et de la paix sociale.

Lire aussi Hongkong : comprendre les enjeux du vote sur la « sécurité nationale » du Parlement chinois

En parallèle, depuis l’annonce par Pékin de son projet d’imposer une loi de sécurité nationale, d’immenses affiches sur fond bleu horizon sont apparues dans les rues, les couloirs de métro, les Abribus, recouvrant entièrement les célèbres tramways à impériale pour vanter les mérites de ce texte qui crée de nouveaux délits de subversion, sécession, terrorisme et collusion avec des forces étrangères. « Préserver un pays, deux systèmes, rétablir l’ordre », lit-on sur ces publicités. Des spots vidéo soutiennent que, « sans pays, il n’y a pas de famille ».

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