La Chine reste plus que jamais dépendante du charbon

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Une mine de charbon à Mentougou, dans l’ouest de Pékin, en décembre 2019.

Plus forte que prévu, la reprise de la croissance en Chine au deuxième trimestre va-t-elle inciter Pékin à relancer sa consommation de charbon ? Les officiels se veulent rassurants : la part du charbon dans la consommation d’énergie devrait légèrement diminuer et passer de 57,7 % en 2019 à 57,5 % en 2020, affirmait, fin juin, l’administration nationale de l’énergie. Une légère réduction qui prolongerait la tendance observée ces dernières années. Seul problème : comme la consommation d’énergie augmente, la Chine reste plus que jamais « accro » au charbon.

Même en pleine pandémie de Covid-19, la Chine a augmenté à la fois sa production de charbon (1,8 milliard de tonnes de janvier à juin, + 0,6 %) et ses importations (174 millions de tonnes, + 12,7 % au premier semestre). Depuis plusieurs semaines, des experts internationaux tirent le signal d’alarme. « La Chine envisage actuellement d’augmenter ses capacités de production des centrales au charbon à hauteur de 249,6 gigawatts [GW]. 97,8 GW sont en construction et 151,8 GW en préparation. Une augmentation de 21 % par rapport à fin 2019 (205,9 GW) », notaient, en juin, le Global Energy Monitor et le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) dans une étude intitulée : « Un nouveau boom du charbon en Chine ». A titre de comparaison, aux Etats-Unis, les centrales au charbon ont une capacité de 246,2 GW et en Inde de 229 GW.

Acheter du « charbon chinois »

Tout se passe comme si, depuis 2019, les digues mises en place en 2015 et 2016, au moment de la signature de l’accord de Paris sur le climat, pour le développement du charbon, tombaient les unes après les autres, ou que les provinces, confrontées au ralentissement économique, étaient entrées en résistance passive. Le 18 juin, la puissante Commission pour le développement national et la réforme et pas moins de cinq ministères ont d’ailleurs mis les provinces en demeure de fermer les centaines de petites mines non rentables. Objectif : « réduire la production obsolète » de charbon. Et non la production globale. Au contraire, alors que l’Australie est l’un des principaux fournisseurs de charbon de la Chine, les groupes énergétiques ont reçu pour consigne d’acheter du « charbon chinois », plutôt que de se fournir auprès de l’Australie, jugée trop proche des Etats-Unis.

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Chacun a remarqué que, le 22 mai, dans le discours prononcé à l’ouverture de la session du Parlement chinois, le premier ministre, Li Keqiang, a bien davantage insisté sur la préservation de l’emploi que sur celle de l’environnement. « Le pays est à un tournant. On voit bien, depuis mai 2019, qu’il y a une tendance à relâcher les contrôles et que la priorité est à la reprise économique. Il ne faudrait pas revenir en arrière. L’économie chinoise doit monter en gamme, et la relance de l’économie doit passer par l’environnement », plaide Ma Jun, fondateur de l’Institute of Public and Environmental Affairs, un institut qui, grâce à environ cinquante salariés, collecte chaque jour près de deux millions de données environnementales.

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