La Chine peu préparée à un chômage de masse

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Un travailleur médical prélève un échantillon d’un employé de l’usine de moniteurs AOC pour tester le coronavirus COVID-19 à Wuhan, Chine, le 15 mai 2020.
Un travailleur médical prélève un échantillon d’un employé de l’usine de moniteurs AOC pour tester le coronavirus COVID-19 à Wuhan, Chine, le 15 mai 2020. STR / AFP

Assis sur un vélo en libre-service devant un centre de recrutement, Li Jie, la trentaine dégarnie et le front halé par les après-midi au soleil, fait défiler les offres d’emploi sur son smartphone. Depuis un mois et demi, il ne trouve rien et commence à désespérer. Père d’un enfant de 3 ans, il n’a plus d’argent à envoyer à sa femme et à son fils, restés dans son village d’origine, dans la province pauvre de l’Anhui. A Shanghaï depuis deux ans, il enchaînait les petits boulots, plus ou moins mal payés : gardien, manutentionnaire, ouvrier sur des chantiers. Mais ces derniers mois, plus rien.

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« On est nombreux à chercher et il n’y a pas beaucoup d’offres », résume un autre jeune homme, qui traîne aussi à proximité du centre et préfère rester anonyme. Lui a fait 2 000 km depuis sa province du Jilin, dans le nord-est de la Chine, à la frontière avec la Corée du Nord, pour tenter sa chance à Shanghaï. « Là-bas, il y a encore moins de travail et les salaires sont plus bas », justifie-t-il. « J’ai des amis qui n’ont déjà plus rien et qui dorment dehors », soupire, de son côté, Li Jie.

Après un mois de confinement environ, et encore quelques semaines pour que les entreprises reprennent leur activité normale, l’économie chinoise souffre. Au premier trimestre, la production a baissé de 6,8 % par rapport à 2019, d’après les chiffres officiels. La consommation peine à se relever. Si les économistes s’attendent à une reprise progressive de l’activité, la diffusion de l’épidémie dans le monde entier, qui fait chuter la demande mondiale, a annihilé les espoirs d’une courbe « en V », c’est-à-dire d’un retour rapide à la normale. Résultat, le chômage explose. D’après le ministère des ressources humaines, le taux de chômage serait de 5,9 % en mars, contre 5,2 % en décembre 2019, soit seulement 3 millions de chômeurs en plus pour atteindre 26 millions.

Bombe à retardement

Un chiffre grandement sous-estimé, d’après diverses études indépendantes. Au total, 70 millions de personnes pourraient avoir perdu leur emploi, soit un taux de chômage de 20,5 %, d’après un rapport publié le 24 avril par Zhongtai Securities, une entreprise financière. Une bombe à retardement dans un pays où l’assurance-chômage fonctionne mal et où la légitimité du Parti communiste repose sur la promesse d’un enrichissement continu de la population. A la fin des années 1990, au lendemain de la crise asiatique, les licenciements massifs avaient entraîné des mouvements sociaux importants et le crime avait fortement augmenté. Mais la croissance était rapidement revenue et avec elle, les emplois.

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