La Chine évoque un changement de politique dans la région du Xinjiang

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Des représentants de la région du Xinjiang ont, pour la première fois, évoqué la fermeture des camps où seraient détenus jusqu’à un million d’Ouïgours musulmans.

Par Frédéric Lemaître Publié aujourd’hui à 15h00, mis à jour à 15h00

Temps de Lecture 3 min.

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Un représentant ouïgour (au centre) assiste à la réunion de la délégation du Xinjiang à l’Assemblée populaire nationale qui se tient à Pékin, le 12 mars.
Un représentant ouïgour (au centre) assiste à la réunion de la délégation du Xinjiang à l’Assemblée populaire nationale qui se tient à Pékin, le 12 mars. GREG BAKER / AFP

Tentative de diversion ou début de virage stratégique ? Mardi 12 mars, en marge de la session de l’Assemblée nationale populaire qui se tient à Pékin, des représentants de la région du Xinjiang ont pour la première fois évoqué la fermeture des camps « d’éducation et de formation » où seraient détenus, selon des experts de l’ONU, jusqu’à un million d’Ouïgours.

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« Pris globalement, le nombre de personnes dans les centres éducatifs va baisser et si un jour la société n’en a plus besoin, ils pourront disparaître progressivement », a déclaré devant la presse le président du gouvernement régional, Shohrat Zakir, qui a estimé que le nombre de personnes actuellement « formées » était « loin du million ».

Situé au nord-ouest de la Chine, le Xinjiang est une région qui, jusqu’à récemment, était majoritairement peuplée d’Ouïgours musulmans. Certains d’entre eux sont indépendantistes et des groupuscules terroristes ouïgours ont commis plusieurs attentats meurtriers en Chine. Depuis 2017, la Chine a mis en place une nouvelle politique en internant dans des camps construits à cet effet jusqu’à un million de Ouïgours, soit 10 % de la population.

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Après avoir nié l’existence de ces camps et tout fait pour empêcher l’accès de cette région aux journalistes et aux ONG, la Chine a adapté sa communication à l’automne 2018 lorsque l’ONU s’est penchée, comme tous les quatre ans, sur la question des droits de l’homme en Chine. Pékin a alors reconnu l’existence de « centres d’éducation et de formation » mis en place pour permettre, selon elle, aux Ouïgours de sortir de la pauvreté en recevant une formation et en apprenant le chinois.

Intense propagande

La situation au Xinjiang a depuis fait l’objet dans les médias chinois d’une intense propagande. La presse chinoise rapporte qu’il n’y a plus d’attentat au Xinjiang depuis deux ans et que la région se modernise. Depuis décembre 2018, la Chine permet à des diplomates – voire à quelques journalistes – de se rendre au Xinjiang pour des voyages très encadrés. La plupart des diplomates invités émanent de pays musulmans ou amis, comme la Russie ou le Venezuela et, dernièrement, la Grèce et la Hongrie.

En visite à Pékin, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, a soutenu, le 22 février, la politique menée au Xinjiang. En revanche, la Turquie est sortie de son silence le 9 février pour s’en prendre à cette « honte pour l’humanité » que constituent, selon elle, « les camps de concentration » de Pékin. Les Ouïgours sont un peuple turcique.

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