La Chine et l’Inde aux prises avec leurs régions autonomes

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Les crises, à Hongkong et au Xinjiang d’une part, au Cachemire d’autre part, que traversent les deux géants asiatiques s’expliquent notamment par les projets de domination ethno-religieuse et politique portés par leurs dirigeants, analyse le journaliste du « Monde » Brice Pedroletti.

Par Publié aujourd’hui à 06h30

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Analyse. Les géants asiatiques chinois et indien sont tous deux confrontés à des crises dans leurs régions autonomes : Hongkong et le Xinjiang pour la Chine, le Cachemire pour l’Inde. Cette concomitance n’est pas fortuite.

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A Hongkong, quasi-démocratie dotée du multipartisme, d’un suffrage universel partiel pour son Parlement et d’une société civile robuste, la jeunesse proteste contre un gouvernement non élu, qu’elle accuse d’être inféodé au régime autoritaire chinois, malgré le principe « un pays, deux systèmes » censé lui assurer un haut degré d’autonomie. Les Hongkongais veulent des institutions et un dirigeant qui fassent rempart aux tentatives de Pékin d’y étendre ses pratiques – la loi d’extradition vers la Chine, qui a déclenché les manifestations, le 9 juin, venant parachever une reprise en main insidieuse, à l’œuvre depuis cinq ans. La puissance chinoise se targue de défendre ledit principe, mais l’heure est à la mise en conformité de Hongkong avec le rêve de grande renaissance chinoise du président Xi Jinping, qui implique d’éroder les différences systémiques dont Hongkong bénéficiait et, surtout, ses capacités de critique du leadership du Parti communiste.

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En Inde, le gouvernement de Narendra Modi a révoqué, en août, l’article de la Constitution garantissant depuis 1950 l’autonomie du Jammu-et-Cachemire, la partie indienne de cet Etat princier divisé au temps de la guerre indo-pakistanaise de 1947-1948 – mais peuplé à majorité de musulmans. Un acte à la constitutionnalité douteuse. Certes, l’autonomie du Jammu-et-Cachemire avait déjà été largement rognée par le passé, avec des élections parfois manipulées, une loi de sécurité liberticide et des troupes militaires et paramilitaires en surnombre. Cette fois, Delhi a instauré un état d’urgence, suspendant l’Internet et les libertés civiles, et plaçant en détention des membres de l’élite politique.

Internement arbitraire

Paradoxe apparent : là où la Chine, régime autoritaire par excellence, s’est fait surprendre et affiche de la retenue, laissant au gouvernement de Hongkong la mission de gérer les manifestations, la démocratie indienne n’a pas hésité à suspendre les lois et à envoyer des troupes supplémentaires. Mais si la Chine y met les formes à Hongkong, elle va bien plus loin que l’Inde ne le fait au Cachemire dans ses régions autonomes internes, à savoir au Tibet ou au Xinjiang : leur autonomie n’a jamais été qu’une façade, la présence de forces militaires et le recours à des technologies de contrôle social y sont massifs.

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