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Annegret Kramp-Karrenbauer se démarque de la chancelière à la tête du parti, comme en Sarre, qu’elle a dirigée, notamment sur la thématique de l’immigration.
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Ce furent quasiment ses premiers mots : « Ce qui me fait particulièrement plaisir, ce soir, c’est que nous ne soyons pas seulement entre nous, sociaux-démocrates, mais que nous nous retrouvions ensemble avec nos amis de la CSU. » Dimanche 11 février, c’est par le plus beau des lapsus qu’Annegret Kramp-Karrenbauer a introduit l’« atelier de discussion » sur la politique migratoire organisé, à Berlin, au siège de l’Union chrétienne-démocrate (CDU).
« Nous, sociaux-démocrates… » Deux mois après avoir succédé à Angela Merkel à la tête de la CDU, « AKK » ne pouvait mieux trahir la véritable raison d’être de ce séminaire. Pour asseoir son autorité sur la droite allemande, l’ancienne ministre-présidente de la Sarre doit en effet démontrer qu’elle a entendu ceux qui, au sein de la CDU et plus encore de la CSU bavaroise, reprochent à la chancelière de s’être trop rapprochée des positions des sociaux-démocrates. Et d’avoir, ce faisant, permis l’entrée du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) au Bundestag lors des législatives de 2017.
Nulle politique ayant davantage symbolisé cette « social-démocratisation » de la CDU que celle menée par Mme Merkel en faveur des réfugiés lors de la crise de 2015, il était donc logique que ce soit à l’immigration que Mme Kramp-Karrenbauer décide de consacrer ce premier « atelier de discussion » organisé depuis son élection à la tête du parti. L’occasion, pour elle, de marquer sa différence avec la chancelière, tant par le style, plus décontracté, que sur la ligne, davantage empreinte de fermeté.
« L’Etat de droit ne doit pas se laisser mener par le bout du nez »
Soucieuse d’éviter que l’exercice ne tourne au procès de Mme Merkel, qui avait choisi de ne pas assister à la réunion, la nouvelle présidente de la CDU n’en a pas moins pris subtilement ses distances avec celle-ci. Ainsi, quand elle a expliqué, lundi après-midi, à la fin de la seconde journée de débats, que son but principal était d’« empêcher que ne se répète ce qui s’est passé en 2015 », année où l’Allemagne a accueilli 890 000 demandeurs d’asile, principalement venus du Moyen-Orient. Si la chancelière a elle-même utilisé plusieurs fois cette expression, « AKK » l’a toutefois accompagnée de formulations tranchantes faisant écho aux critiques formulées à l’époque par les adversaires de Mme Merkel dans sa propre majorité. « L’Etat de droit ne doit pas se laisser mener par le bout du nez », a-t-elle ainsi ajouté. Une façon à peine voilée de donner raison à l’ancien président de la CSU, Horst Seehofer, qui, en février 2016, deux ans avant d’être nommé ministre de l’intérieur, avait accusé la politique migratoire de la chancelière de plonger le pays dans « le règne du non-droit ».
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