La Bulgarie et la Croatie font un pas de plus vers l’euro

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Des billets en euro et en kuna croate, à la Banque nationale de Croatie, à Zagreb, en mai 2019. Les deux pays devront patienter au moins deux ans dans le mécanisme dit « MCE II », pendant lesquels leur monnaie devra rester stable dans une fourchette de fluctuation par rapport à l’euro.

En plein cœur de la crise économique liée à la pandémie due au Covid-19, alors que la solidarité européenne est une nouvelle fois mise à l’épreuve, c’est un signal politique fort. Vendredi 10 juillet, la Bulgarie et la Croatie ont intégré le mécanisme de taux de change européen, dit MCE II – c’est-à-dire l’antichambre de l’euro –, a annoncé la Banque centrale européenne (BCE).

« Cela confirme l’attractivité continue de la monnaie unique », s’est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, dans un communiqué. « En temps de crise, cela envoie un message de confiance dans l’euro, que la Bulgarie et la Croatie seront les prochains pays à rejoindre », a déclaré de son côté Paolo Gentiloni, le commissaire à l’économie.

Concrètement, les deux pays devront patienter au moins deux ans dans ce mécanisme, pendant lesquels leur monnaie devra rester stable dans une fourchette de fluctuation par rapport à l’euro. Ils seront en outre tenus de respecter une série de critères permettant à leurs économies de converger doucement avec celle de l’union monétaire, notamment en matière de maîtrise de l’inflation, de taux d’intérêt, de finances publiques et d’indépendance de la banque centrale.

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Enfin, leurs banques seront supervisées par le gendarme bancaire de la BCE dès octobre 2020. « La monnaie bulgare, le lev, est déjà ancrée à l’euro depuis 1999, et, avant cela, elle l’était au mark allemand, depuis 1997 », rappelle Eric Dor, économiste à l’Iéseg, une école de commerce. Une mesure prise à l’époque pour endiguer l’hyperinflation.

« Défis importants »

Si la Croatie n’a jamais caché son souhait d’adopter l’euro depuis son entrée dans l’Union européenne, en 2013, le premier ministre bulgare, Boïko Borissov, se montrait réticent il y a quelques mois encore. La crise sanitaire et la possibilité de bénéficier des pare-feu propres à l’union monétaire ont, semble-t-il, balayé ses hésitations.

« Accueillir ces deux pays dans l’euro dans un avenir proche n’est néanmoins guère opportun », estime Christopher Dembik, chez Saxo Bank. « Intégrer le MCE II ne signifie pas que le chemin vers la monnaie unique est en pilote automatique. Les défis pour ces pays sont encore importants », confirment Valentin Tataru et Trieu Pham, économistes chez ING, dans une note publiée le 10 juillet.

D’abord, parce que la route de la convergence est encore longue : le niveau de richesse par habitant de la Bulgarie, le plus pauvre des Etats membres, équivaut à 53 % seulement de celle de la moyenne européenne, selon Eurostat, et celle de la Croatie, à 65 %. Ensuite, Sofia peine à remplir certains des critères, tels que celui de la stabilité des prix, tandis que la dette publique croate devrait dépasser les 80 % du produit intérieur brut (PIB) cette année, loin de la barre des 60 % en théorie exigée par le mécanisme.

« Au reste, comme c’est souvent le cas en Europe, la décision de les intégrer dans l’euro sera inévitablement politique, et prendra probablement en compte d’autres aspects tels que l’Etat de droit et la solidité des institutions », concluent les économistes d’ING. Deux points problématiques en Bulgarie, régulièrement montrée du doigt pour l’inefficacité de sa lutte contre la corruption. Hasard du calendrier : le jour de l’annonce de la BCE, des milliers de manifestants défilaient dans les rues de Sofia pour protester contre le manque d’indépendance de la justice.

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