La Bolivie dans l’expectative après la prise de fonctions de la nouvelle présidente par intérim

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Jeanine Añez, la seconde vice-présidente du Sénat, s’est proclamée présidente par intérim de la Bolivie. Le parti d’Evo Morales a boycotté sa prise de fonctions.

Par Publié aujourd’hui à 10h33, mis à jour à 11h52

Temps de Lecture 4 min.

La présidente par intérim de la Bolivie, Jeanine Añez, le 12 novembre à La Paz.
La présidente par intérim de la Bolivie, Jeanine Añez, le 12 novembre à La Paz. LUISA GONZALEZ / REUTERS

C’est avec une Bible dans les mains que Jeanine Añez, seconde vice-présidente du Sénat bolivien, a consacré sa prise de fonctions au Palacio Quemado, l’ancien siège du gouvernement, mardi 12 novembre au soir. « Dieu a permis que la Bible entre à nouveau au Palacio. (…) Notre force est Dieu, notre pouvoir est Dieu », a-t-elle clamé, emplie de ferveur.

Quelques instants plus tôt, cette avocate de 52 ans, sénatrice de droite, s’était autoproclamée nouvelle présidente de la Bolivie, devant une assemblée parlementaire clairsemée. Les élus du Mouvement pour le socialisme (MAS), le parti de l’ex-président Evo Morales exilé au Mexique, et force toujours majoritaire au Congrès, avaient annoncé le boycottage du quorum devant permettre de formaliser sa nomination, estimant le processus illégitime.

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Le Tribunal constitutionnel a validé la succession, la jugeant conforme aux lois. Les successeurs prévus par la Constitution dans l’hypothèse d’un départ du chef de l’Etat ont en effet tous démissionné avec lui : le vice-président, Alvaro Garcia Linera, la présidente et le vice-président du Sénat ainsi que le président de la Chambre des députés.

« Pacifier le pays »

« Du fait de l’absence définitive de président et de vice-président (…), en tant que présidente de la Chambre des sénateurs, j’assure immédiatement la présidence comme prévu par l’ordre constitutionnel », a déclaré Mme Añez, sous les applaudissements des élus de l’opposition. Elle a rappelé que sa mission était de convoquer des élections générales au plus vite et s’est engagée à mettre tout en œuvre pour « pacifier le pays ».

Pas certain, néanmoins, que cela apaise la situation. A quelques encablures du Parlement, dont l’accès était fermement gardé par les forces de police et des militaires, les partisans du président démissionnaire s’étaient rassemblés, agitant des centaines de wiphala multicolores, le drapeau symbole d’une Bolivie plurinationale, héritage de l’ère Morales, mis à mal ces derniers jours, les images de drapeaux incendiés réveillant d’anciennes peurs et faisant craindre un regain de racisme.

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« Nous ne voulons pas qu’Añez assume la présidence. Cela signe un retour en arrière, l’opposition va prendre sa revanche et balayer tout ce qu’a fait Evo », s’inquiète Cesar Tarifa, au milieu de la foule, un masque en tissu lui couvrant la moitié du visage. « Elle va prendre le pouvoir, le militariser et on ne va plus pouvoir protester. Le MAS et le mouvement indigène vont être décrédibilisés et empêchés de participer aux nouvelles élections », prédit-il amèrement.

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