La « bibliothèque du futur » d’Oslo prépare la rentrée littéraire 2114

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Six auteurs, dont la Canadienne Margaret Atwood, ont accepté d’écrire un livre pour une anthologie qui ne sera pas publiée avant 2114. Au total, cent manuscrits inédits vont ainsi être rassemblés au fil du siècle.

Par Publié aujourd’hui à 10h20

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En 2015, Margaret Atwood (au centre) fut la première contributrice de la « bibliothèque du futur » imaginée par Katie Paterson (à gauche).
En 2015, Margaret Atwood (au centre) fut la première contributrice de la « bibliothèque du futur » imaginée par Katie Paterson (à gauche). Kristin von Hirsch

Comment écrire un livre pour des lecteurs qui ne sont pas encore nés et dont la réalité sera sans doute bien différente de celle de l’auteur ? Pour un écrivain, c’est une chose que d’espérer passer à la postérité. C’en est une autre que de rédiger un texte qui ne sera lu par aucun de ses contemporains, sans jamais connaître l’accueil qui lui sera réservé.

Acclamé pour son autobiographie en six tomes, le Norvégien Karl Ove Knausgaard a confirmé, le 20 octobre, qu’il était le sixième romancier à avoir accepté de relever ce défi vertigineux. Depuis quelques mois, il travaille en secret sur un manuscrit, dont il ne révélera que le titre, le 23 mai prochain, lors d’une cérémonie symbolique, organisée dans la forêt de Nordmarka, au nord d’Oslo, où un millier d’épicéas ont été plantés, en mai 2014.

Conservés sous clé

Son texte sera alors déposé dans un casier creusé dans la paroi d’une pièce spécialement aménagée au dernier étage de la nouvelle bibliothèque d’Oslo, la New Deichman, en construction sur le port de la capitale norvégienne. Chaque année, un nouveau manuscrit viendra l’y rejoindre. Tous seront conservés sous clé, jusqu’en 2114.

Alors, les boîtes seront ouvertes. Les épicéas de la forêt de Nordmarka seront abattus, pour fabriquer le papier sur lequel seront imprimés les livres – une grosse imprimante professionnelle va d’ailleurs être stockée dans les locaux de la bibliothèque, pour s’assurer que le jour venu, dans cent ans, les conservateurs de ce trésor littéraire auront tout le matériel nécessaire pour publier les livres. Ceux qui le souhaitent peuvent déjà réserver une anthologie des cent ouvrages inédits, en payant 900 euros en échange d’un certificat – il y en a mille – à faire valoir par leurs descendants.

« Y aura-t-il du papier en 2114 ? Y aura-t-il encore des humains pour lire les livres ? » Katie Paterson

L’idée folle de cette « bibliothèque du futur » est née il y a une dizaine d’années dans la tête de l’artiste écossaise Katie Paterson. Le promoteur immobilier norvégien Bjorvika Utvikling, en charge de la réhabilitation du port d’Oslo, lui avait demandé une œuvre d’art. La municipalité d’Oslo a cédé un coin de la forêt de Nordmarka. A travers les livres, Katie Paterson espère « communiquer avec les générations futures ». Le projet interroge : « Y aura-t-il du papier en 2114 ? Y aura-t-il encore des humains pour lire les livres ? » La bibliothèque du futur invite, estime-t-elle, à « arrêter de penser sur le court terme et à réfléchir à l’héritage que nous laissons aux générations futures ».

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