[ad_1]
Tribune. Alors qu’elle célèbre le 15 avril son 30e anniversaire, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) se targue de ses engagements en faveur du développement durable, de la démocratie et de l’égalité. Mais lorsque l’on examine où et comment la BERD investit, sa mission politique – soutenir uniquement les pays qui s’engagent à respecter les principes de la démocratie multipartite et du pluralisme, et les mettent en œuvre – semble n’être qu’affichage.
Ces dernières années, la Banque a investi massivement dans des pays dirigés par des gouvernements autoritaires, et elle a fait peu de choses – et dans certains cas, rien – pour utiliser son influence afin de promouvoir la démocratie et de protéger l’espace de la société civile.
Plus de 7 milliards d’euros
En 2020, les deux principaux pays d’opérations de la BERD étaient la Turquie et l’Egypte.
En Egypte, la BERD a investi plus de 7 milliards d’euros depuis 2012, avec 127 projets à ce jour, principalement dans la finance, l’agroalimentaire, le tourisme et les infrastructures.
Or, sous le gouvernement d’Abdel Fattah al-Sissi, des milliers de défenseurs des droits humains, de journalistes et de militants politiques égyptiens ont été arrêtés, contraints à la clandestinité ou à l’exil, ont été victimes de disparition forcée ou de torture, voire tués. Le gouvernement a gelé les avoirs d’associations de la société civile, qui font face à des restrictions paralysant leur capacité d’action. L’armée contrôle – directement ou indirectement – de nombreuses entreprises privées et secteurs économiques.
Les sit-in sur le lieu de travail sont passibles de poursuites pénales, et les syndicats indépendants ne peuvent pas fonctionner librement. La corruption est endémique. La démocratie, l’Etat de droit et la séparation des pouvoirs sont des vains mots lorsqu’il s’agit de la réalité égyptienne actuelle.
Cette année, la BERD réexaminera sa stratégie-pays pour l’Egypte. Les médias égyptiens pro-gouvernementaux ont aussi annoncé qu’Odile Renaud-Basso, l’ancienne directrice générale du Trésor français qui a été élue présidente de la BERD en novembre 2020, se rendra sous peu en Egypte. L’examen de la stratégie et cette visite sont tous deux l’occasion pour la Banque de respecter ses engagements et d’inscrire les questions relatives aux droits humains et à l’espace civique à son programme de travail, ce qu’elle n’a pas fait jusqu’à présent.
Détention sans procès
En novembre, dans une interview accordée au Financial Times, Mme Renaud-Basso a défendu les investissements de la BERD dans les pays dirigés par des gouvernements répressifs, affirmant que la Banque voulait « aider les pays à évoluer dans la bonne direction » et que l’accent mis sur les prêts au secteur privé contribuait à renforcer la société civile.
Il vous reste 55.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
[ad_2]
Source link
Have something to say? Leave a comment: