La BCE prépare de nouvelles mesures de soutien à l’économie

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L’institut de Francfort a fait comprendre, jeudi, qu’il pourrait agir dès septembre pour contrer le ralentissement de l’économie européenne et la faiblesse de l’inflation.

Par Publié aujourd’hui à 10h47

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Mario Draghi, le président de la Banque centrale  européen, au siège de l’institu monétaire, à Francfort, en Allemagne, le 25 juillet.
Mario Draghi, le président de la Banque centrale  européen, au siège de l’institu monétaire, à Francfort, en Allemagne, le 25 juillet. RALPH ORLOWSKI / REUTERS

« Déterminé à agir. » Le message a le mérite d’être clair : jeudi 25 juillet, à l’issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé qu’elle s’apprêtait à prendre de nouvelles mesures pour soutenir l’économie européenne. Les marchés n’en attendaient pas moins. L’institut de Francfort les a tout de même surpris en ouvrant la voie non pas à une, mais à plusieurs nouvelles actions, envisageables dès sa prochaine réunion, le 12 septembre.

Selon les observateurs, le plus probable est qu’il commence par baisser son taux de dépôt, aujourd’hui à – 0,4 %, l’équivalent d’une taxe sur les liquidités que les banques laissent dormir à court terme à la BCE. Les critères d’application de ce taux, très contesté par le secteur bancaire, devraient en outre évoluer. L’institut monétaire pourrait aussi lancer une nouvelle salve de rachats de dettes publiques et privées (le quantitative easing en anglais, ou QE), selon des modalités également susceptibles de changer un peu. « La BCE concocte un big bang pour septembre », résume Carsten Brzeski, économiste chez ING. « Elle prépare une refonte de son approche et de ses outils pour sa prochaine réunion », ajoute Patrice Gautry, chef économiste de l’Union bancaire privée.

Dans la foulée de ces annonces, l’euro est tombé à 1,1102 dollar, son plus bas niveau depuis 2017, avant de se ressaisir, tandis que les taux d’emprunt à dix ans allemands et français se sont enfoncés un peu plus encore sous la barre du zéro, respectivement à – 0,42 % et – 0,18 %.

L’institut monétaire s’est engagé à garder ses taux « au niveau actuel ou plus bas » au moins jusqu’à mi-2020

Durant sa conférence de presse, le président de l’institution, Mario Draghi, a dressé un tableau plutôt sombre de la conjoncture. Certes, l’emploi résiste bien en zone euro. Mais les tensions commerciales, le ralentissement mondial et les craintes d’un Brexit sans accord pèsent sur l’activité. « Les perspectives sont de pire en pire dans le secteur manufacturier, et c’est de pire en pire pour les pays où l’industrie est très importante », en particulier l’Allemagne, a-t-il indiqué. Au risque que cela déclenche une contagion à « l’ensemble de la zone euro ».

La BCE s’inquiète particulièrement de l’anémie de l’inflation, ressortie à 1,3 % seulement en juin, loin du seuil de 2 %. Du fait de la concurrence des pays à bas coût, de l’affaiblissement du pouvoir de négociation des salariés ou encore du développement des emplois précaires, les prix et les rémunérations peinent à se redresser, ce qui limite l’ampleur de la reprise. « Nous n’aimons pas ce que nous voyons sur le front de l’inflation », a répété l’Italien à plusieurs occasions.

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