« La BCE doit affirmer son indépendance face aux marchés avec des outils plus directs pour ne pas répéter les erreurs passées »

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Tribune. La question de l’indépendance des banques centrales revient régulièrement dans le débat public. Alors qu’elle est statutaire, inscrite dans les traités, certains proposent de revenir sur ce principe. Les débats autour d’un financement direct des dépenses publiques, de l’annulation de la dette détenue par la Banque centrale européenne (BCE), ou encore les remises en cause de la Cour constitutionnelle allemande offrent de nombreux éclairages sur ses avantages et ses limites.

Déjà, elle est toujours considérée vis-à-vis du politique et des gouvernements. Mais qu’en est-il de l’influence d’autres acteurs ? En particulier, l’indépendance de la BCE vis-à-vis des banques et des marchés n’est-elle pas tout aussi, sinon plus, importante ?

L’influence des marchés sur la politique monétaire des banques centrales est réelle, et ce, d’ailleurs, de leur propre aveu.

Jeremy Stein, ex-membre du directoire de la Réserve fédérale américaine (Fed), livre cette anecdote : « Avant chaque réunion du FOMC [Federal Open Market Committee, organe de la Fed chargé de la mise en place de la politique monétaire américaine], la première chose que nous regardions était le rapport des bureaux de New York, dans lequel ils sondaient les acteurs du marché, et ces derniers nous indiquaient ce qu’ils pensaient que nous allions faire et prendre comme décision. »

Il nous apprend que les banquiers centraux, dans leurs discours, emploient aujourd’hui des termes comme « marchés financiers », « Bourse », etc. cinq fois plus qu’avant la crise des subprimes de 2007.

Effet pervers

La politique monétaire se résume souvent à un dialogue entre les banques centrales et les marchés. Le conseil des gouverneurs, principal organe de décision de la BCE, composé de membres du directoire et des gouverneurs des banques centrales des pays de la zone euro, dévoile les orientations de sa politique monétaire européenne toutes les six semaines, lors de la conférence de presse du jeudi après-midi.

C’est lors de cet exercice ultra-codifié que la BCE fixe, par exemple, ses taux directeurs, qui vont avoir une influence importante sur les marchés de taux comme sur les autres puisque ce taux considéré comme sans risque va fortement influencer toute la courbe des taux et ainsi modifier le discounting [« remises »] sur la plupart des marchés à terme, quelle que soit la classe d’actif sous-jacente.

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Si le public de cette conférence de presse se compose essentiellement de journalistes, ce sont les tradeurs du monde entier qui y sont les plus attentifs. Toutes les six semaines, les écrans géants des salles de marché basculent sur la conférence, les terminaux Bloomberg se préparent à recevoir les dernières nouvelles, et les tradeurs sont au rendez-vous pour savoir si le banquier central a réalisé leurs prédictions.

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