la Banque d’Angleterre prédit une croissance 2019 au plus bas depuis dix ans

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Un voile d’incertitude pèse sur les investissements et les ménages. Si un accord avec l’Union européenne est ratifié, un rebond est toutefois possible.

Par Eric Albert Publié aujourd’hui à 10h29

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Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, à Londres, le 7 février.
Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, à Londres, le 7 février. HANNAH MCKAY / AFP

Le Brexit n’a pas encore eu lieu et personne ne sait la forme qu’il prendra, mais ses effets économiques se font déjà sentir, sous la forme d’une incertitude aiguë qui pèse sur les investissements et la consommation. Jeudi 7 février, la Banque d’Angleterre a nettement revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2019, à 1,2 %, contre 1,7 % prévu en novembre. Ce serait le pire niveau depuis la crise de 2009. Si ce n’est pas le scénario qu’elle privilégie, la banque centrale estime à 25 % le taux de probabilité d’une récession.

Néanmoins, Mark Carney, son gouverneur, insiste sur l’éventualité d’une bonne surprise. « En cas de “Brexit doux”, quelle qu’en soit la forme exacte, l’économie connaîtrait un rebond, les entreprises embaucheraient… » Outre la sortie de l’Union européenne, le ralentissement de la croissance mondiale, en particulier en Allemagne et en Chine, grève aussi l’économie du pays.

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Le problème auquel M. Carney est confronté est le même que celui des entreprises britanniques : il ignore ce qui va advenir. Il lui a fallu une heure de conférence de presse et un rapport de 44 pages pour l’expliquer, mais il se trouve « dans le brouillard du Brexit ». « Le champ des possibilités est à peu près aussi large qu’il l’était au lendemain du référendum [du 23 juin 2016]. » Les scénarios vont d’un « no deal » dans cinquante jours, qui serait « un choc » économique, selon M. Carney, à un accord qui conserverait le statu quo jusqu’à fin 2020. Dans ce contexte, difficile d’établir des prévisions.

Cette imprévisibilité a pourtant déjà un impact concret. Le plus important concerne l’investissement des entreprises, en net ralentissement depuis le référendum. « Il a probablement reculé de 3 % l’an dernier, malgré la croissance économique [qui était de 1,5 % en 2018], le bilan solide des entreprises et leur fort niveau de rentabilité. »

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En d’autres termes, les sociétés se portent plutôt bien et devraient donc investir. Mais elles sont dans l’expectative. Nissan en est un exemple. Le constructeur automobile vient d’annoncer qu’il allait fabriquer son crossover X-Trail au Japon plutôt que dans son usine de Sunderland (nord-est de l’Angleterre). Si la crise du diesel en est la principale raison, le Brexit a joué un rôle important dans cette décision.

« Effet de court terme »

Conséquence de l’imprévisibilité de la situation, les Britanniques sont très prudents dans leurs dépenses

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