la bagarre a déjà commencé sur la pêche

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Vendeurs et acheteurs au Grimsby Fish Market, au nord-est de l'Angleterre, le 27 janvier.
Vendeurs et acheteurs au Grimsby Fish Market, au nord-est de l’Angleterre, le 27 janvier. ED ALCOCK / MYOP POUR « LE MONDE »

Le Royaume-Uni va « reprendre le contrôle des eaux britanniques », assène régulièrement Boris Johnson. Le premier ministre britannique le martèle même : au 1er janvier 2021, à l’issue de la période de transition qui suit le Brexit du 31 janvier, les pêcheurs de l’Union européenne n’auront plus accès libre aux eaux poissonneuses qui entourent les îles du Royaume-Uni, comme ils l’ont aujourd’hui.

Pour donner plus de poids à ses paroles, son gouvernement a présenté, dès mercredi 29 janvier, un projet de loi aux députés de Westminster qui prévoit que le pays sorte de la politique commune de la pêche et puisse agir comme Etat côtier indépendant l’an prochain. Tout un symbole alors que les parlementaires européens ratifiaient, ce même jour, l’accord de divorce entre Londres et Bruxelles.

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« Les Britanniques savent qu’on a un point faible, la pêche. Il n’y a aucune raison qu’ils n’utilisent pas cette faiblesse », confie un haut fonctionnaire européen, très au fait des sujets relatifs au Brexit. Certes, Boris Johnson connaît les inquiétudes des pêcheurs britanniques, qui ont massivement voté en faveur du Brexit, pour ce que leur réserve la suite. Mais il sait aussi que la pêche est un sujet politiquement inflammable chez certains de ses ex-partenaires, à commencer par la France. Après les « gilets jaunes », Emmanuel Macron ne peut se permettre de se mettre à dos les pêcheurs normands ou bretons, alors que de 30 % à 40 % de la pêche hexagonale se fait dans les eaux britanniques.

Les Européens ont plus à perdre

Seulement huit des vingt-sept Etats membres de l’Union européenne – la France, l’Irlande, l’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, la Suède, l’Allemagne et le Danemark – sont concernés par le sujet, et Londres y voit une faille possible dans l’unité qui a jusqu’ici prévalu entre les Européens lors des négociations sur le Brexit.

C’est un fait, en matière de pêche, les Européens ont bien plus à perdre que les Britanniques. Les premiers pêchent dans les eaux des seconds pour une valeur de près de 590 millions de livres sterling (un peu plus de 700 millions d’euros) par an ; de leur côté, les Britanniques capturent des poissons dans les eaux européennes pour à peine 130 millions de livres (154 millions d’euros). « En moyenne, les prises en eaux britanniques représentent 14 % [en valeur] des prises des huit pays européens concernés. Ce pourcentage va de 1 % pour l’Espagne à 50 % pour les Belges », précise un document de la Commission, dans lequel on peut aussi lire : « Cette dépendance fait de la pêche l’un des seuls secteurs – si ce n’est le seul – où l’Europe est en position de faiblesse par rapport au Royaume-Uni. »

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