L’« offensive de printemps » réussie du Vietnam contre le Covid-19

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A Hanoi, le 8 avril.
A Hanoi, le 8 avril. MANAN VATSYAYANA / AFP

Y aurait-il une « exception vietnamienne ? », se demandent un certain nombre d’observateurs et de médias en Asie. Il est vrai que le très faible taux d’infection au Covid-19 dans ce pays est surprenant : à la date du vendredi 17 avril, le ministère vietnamien de la santé rapportait seulement 268 cas, dont 171 de personnes guéries déjà sorties de l’hôpital. Aucun mort n’est, officiellement, à déplorer des suites du virus.

Ce pays voisin de la Chine avait très tôt anticipé les conséquences funestes d’une épidémie en fermant dès le 1er février ses frontières avec la République populaire et en ne rouvrant pas les écoles après les cérémonies de la mi-janvier lors du « Têt », le Nouvel an vietnamien. Le pays est en outre placé depuis début avril en confinement généralisé tandis que l’imposition de quarantaines massives dans certaines communes touchées a commencé à la mi-février.

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« La première évaluation du risque a été faite début janvier, peu de temps après l’annonce par la Chine de l’apparition des premiers cas de contamination », s’est félicité Kidong Park, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Hanoï. Au vu des bons résultats en matière de lutte contre l’épidémie, un vice-premier ministre, Vu Duc Dam, est même allé jusqu’à annoncer la semaine dernière que le virus était « sous contrôle ».

S’il y a « exception », celle-ci n’a cependant rien de mystérieux : elle est la résultante d’une politique efficace d’identification et de suivi des personnes et des groupes infectés – ou à risques. Cette stratégie s’appuie sur un système de contrôle de la population qui est, entre autres, la marque d’un régime autoritaire aux commandes de l’ensemble du pays depuis la « libération » de Saïgon par les troupes communistes, en 1975.

« Un système très intrusif »

« Quand un test a révélé que j’étais porteur du coronavirus », explique au téléphone depuis Hô Chi Minh Ville (ex-Saïgon), un Franco-Vietnamien récemment revenu de Paris, « on m’a immédiatement fait remplir un questionnaire où j’ai dû donner le nom de toutes les personnes que j’avais récemment fréquentées ou rencontrées. Tous les passagers et les membres de l’équipage du vol que j’avais pris depuis la France ont été testés et placés en quarantaine ».

Pour cet homme qui partage sa vie entre Paris et son pays d’origine – et se confie sous le sceau de l’anonymat –, « au Vietnam, la police n’hésitera pas à vous réveiller à 1 heure du matin pour vous prévenir que l’une de vos relations est infectée. C’est un système très intrusif mais la plupart des gens obéissent ».

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