Klara Ungar, symbole de la défaite des dissidents libéraux hongrois

0
147

[ad_1]

A 61 ans, celle qui participa, dès 1988, à la naissance du Fidesz, le parti de Viktor Orban, n’a cessé d’enchaîner les déconvenues électorales.

Par Publié aujourd’hui à 20h00

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Klara Ungar sur les bancs du premier Parlement élu démocratiquement en mars 1990, aux côtés de Viktor Orban.
Klara Ungar sur les bancs du premier Parlement élu démocratiquement en mars 1990, aux côtés de Viktor Orban. Klara Ungar

Quatre heures de discussions lui sont nécessaires pour résumer ses trente ans de chute. Pour passer de cette année 1990 où Le Monde s’enthousiasma pour les « 32 ans rayonnants » de cette candidate à la mairie de Budapest, symbole de « la révolution progressive et pacifique », à cet automne 2019 où l’on retrouve Klara Ungar dans des ­bureaux prêtés par l’association d’une de ses amies. A 61 ans aujourd’hui, cette femme à la voix grave ne pèse plus rien, ou presque, dans la vie politique hongroise. Avec ses idées libérales, celle qui participa dès 1988 à la naissance du Fidesz, le parti de Viktor Orban, a enchaîné les échecs électoraux. Au point de quitter la politique en 2014, quand le premier ministre hongrois, devenu entre-temps le héraut de ­l’extrême droite européenne, s’est fait réélire pour la troisième fois.

Un libéralisme pur et dur

« Il y a trop de vents contre moi », lâche l’ancienne députée qui se consacre désormais à la gestion d’appartements loués sur Airbnb. Qu’elles semblent périmées, ces photos en noir et blanc qui la montrent souriante au côté du jeune Orban sur les bancs du premier Parlement élu démocratiquement, en mars 1990 ! Economiste, Klara Ungar avait rejoint en 1988 une bande d’étudiants en droit, ­Alliance des jeunes démocrates (Fiatal Demokratak Szövetsege, Fidesz), qui veut faire tomber un régime montrant déjà des signes de fragilité. « C’était le seul à se revendiquer explicitement pro-européen, pro-OTAN et à vouloir un vrai capitalisme », se souvient-elle. Un libéralisme pur et dur, à la fois économique et culturel.

Affiche de campagne pour la mairie de Budapest en 1990. Klara Ungar est au centre, Orban à sa droite.
Affiche de campagne pour la mairie de Budapest en 1990. Klara Ungar est au centre, Orban à sa droite. Klara Ungar

A l’époque, Viktor Orban, 25 ans, venu d’un petit village de province pour faire son droit à Budapest, s’impose comme le leader naturel d’une organisation qui interdit les adhésions des plus de 35 ans. « J’avais 30 ans, j’étais déjà considérée comme âgée », se souvient celle qui avoue encore « avoir été séduite » par ce beau brun qui réclamait le départ des chars soviétiques de la Hongrie. Elle se joint alors à une petite équipe chargée du programme économique du futur parti. Orban assiste à une de leur réunion. « C’était la première fois que je le rencontrais ­personnellement, raconte-t-elle. Il était ouvert et curieux, il voulait ­apprendre », loin de ses violents discours actuels contre l’opposition, les migrants et surtout George Soros, ce philanthrope juif d’origine hongroise qui finança pourtant son année d’études passée à Oxford (Royaume-Uni).

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: