Kinshasa devra encore attendre la dépouille d’Etienne Tshisekedi – JeuneAfrique.com

Le vol qui devait transporter la dépouille d’Etienne Tshisekedi de Bruxelles à Kinshasa, dans la nuit de mercredi à jeudi, a été « reportée » sine die en raison de « problèmes logistiques ». Les conséquences sur les trois jours de cérémonie initialement prévus en l’honneur de l’opposant sont encore difficile à évaluer.

Kinshasa était fin prête. Les abords du stade des martyrs, où doivent se dérouler l’essentiel des cérémonies, ont été nettoyés. La plupart des officiels et journalistes avaient, non sans mal, obtenu leurs accréditations. Et la journée de jeudi avait même été déclarée chômée mais payée à Kinshasa, par les autorités.

Mais l’avion transportant le corps d’Etienne Tshisekedi n’a finalement pas atterri dans la capitale congolaise comme prévu ce jeudi à 8h du matin. Son départ, qui devait avoir lieu depuis l’aéroport militaire de Melsbroek, dans la banlieue de Bruxelles, la veille au soir, au terme d’une cérémonie à laquelle devait participer vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders, a été reporté.

« Problème logistique »

Selon une source diplomatique belge, le retard est dû à un « problème logistique de l’avion ». En l’occurrence, un A330 d’une capacité de 270 personnes, affrété par les autorités congolaises pour transporter le corps et une grande partie de l’entourage.

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À Kinshasa, les sources officielles sont peu disertes sur les raisons de ce report. Mercredi soir, elles espéraient encore pouvoir maintenir le programme de la journée de jeudi, à savoir une longue procession, depuis l’aéroport, jusqu’à la morgue de l’hôpital du cinquantenaire, dans le centre de la ville, en passant par la mythique résidence du défunt dans la commune de Limete.

Le comité d’organisation des obsèques a assuré, via un communiqué publié dans la nuit, que « tout est mis en œuvre pour ramener à bon port la dépouille [d’Etienne Tshisekedi] jeudi 30 mai à 16 h à l’aéroport international de N’djili ».

Opposant historique

De quoi permettre aux Kinois de rendre hommage à cet homme à poigne, qui a longtemps incarné à lui seul l’opposition à Mobutu Sese Seko, puis à Laurent-Désiré Kabila, puis à son fils, Joseph. Etienne Tshisekedi s’est finalement éteint à Bruxelles le 1^er février 2017. S’en sont suivies de longues et infructueuses négociations pour le retour de sa dépouille entre le camp du président d’alors, Joseph Kabila, et celui du fils du défunt, Félix Tshisekedi, alors opposant.

Félix Tshisekedi a finalement été élu président lors de la présidentielle du 30 décembre 2019. La cérémonie en hommage à son père, que la télévision d’Etat nomme désormais « le père de la démocratie », devait lui permettre d’assoir son autorité et la légende sa famille – Etienne Tshisekedi doit être élevé au rang de « héros national ».

Chefs d’État attendus

De même que la cérémonie d’inhumation, prévue samedi, et à laquelle six chefs d’État avaient confirmé leur présence : Alpha Condé de Guinée, Faure Gnassingbe du Togo, Joao Lourenço d’Angola, Edgar Lungu de Zambie, Paul Kagame du Rwanda, Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville.

Ce moment de haut sera-t-elle, elle aussi, reportée en conséquence ? Il était impossible de répondre à cette question avec certitude mercredi soir.

Une source à la présidence évoquait toutefois un départ du corps de Bruxelles jeudi à 14h, ce qui conduirait à une arrivée dans la soirée, à Kinshasa. Cela rendrait impossible un défilé le même jour.