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Après plusieurs mois de négociations, la Russie et l’Ukraine ont échangé samedi 35 prisonniers chacun, dont le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov.
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S’il est encore tôt pour saisir avec précision l’impact qu’aura l’échange de prisonniers intervenu samedi 7 septembre entre la Russie et l’Ukraine, l’épisode avait incontestablement un parfum d’événement historique. A défaut de pont, tels ceux sur lesquels s’échangeaient les espions de la guerre froide, c’est sur le tarmac des aéroports de Jouliani, à Kiev, et de Vnoukovo, à Moscou, que s’est joué l’épilogue d’un feuilleton qui a tenu en haleine les opinions russe et, plus encore, ukrainienne ces dernières semaines.
C’est en effet à Kiev que l’événement a pris toute son ampleur. Les trente-cinq ressortissants du pays arrivés en avion de Moscou ont eu droit à un accueil triomphal et joyeux, rendu solennel par la seule présence du président Volodymyr Zelensky. Les embrassades entre les anciens prisonniers et leurs familles ont été suivies par tout un pays qui a appris à vivre ces dernières années avec l’absence envahissante de ses « otages », élevés au rang de martyrs de l’interminable conflit avec Moscou.
Oleg Sentsov, le cinéaste criméen condamné à vingt ans de prison en 2014 pour des charges imaginaires de terrorisme, qui avait mené une grève de la faim de 145 jours, a été relâché alors même que Moscou le considère comme russe ; Roman Souchtchenko, le correspondant à Paris de l’agence de presse Ukrinform ; Stanislav Klykh et Mykola Karpiouk, accusés d’avoir combattu en Tchétchénie dans les années 1990 ; Pavlo Hryb, blogueur de 21 ans enlevé sur le sol biélorusse… ou encore les 24 marins capturés par la marine russe lors des incidents de novembre 2018 en mer Noire, dont un tribunal de l’ONU avait exigé la remise en liberté.
« Je félicite tout le monde pour la libération de nos héros », a salué le président Zelensky, qui enregistre là l’un de ses plus importants succès depuis son élection en mai. L’ancien humoriste n’a toutefois pas été épargné par les critiques d’une partie de l’opinion, qui craint que le président n’ait cédé trop rapidement à la partie russe pour remplir une promesse de campagne. L’amertume de ceux-là a été, finalement, bien résumée par l’opposant russe Garry Kasparov : « Poutine prend des otages innocents pour les utiliser comme monnaie d’échange. Il est célébré lorsqu’il les troque contre des espions et des criminels. » Sans compter la crainte de voir les quelques dizaines de prisonniers issus de Crimée, principalement issus de la communauté tatare, passer par pertes et profits.
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