Khurto Hajji Ismail, le chef spirituel des yézidis, est mort en Irak

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Des yézidis brûlent de l’encens pendant les funérailles du baba cheikh Khurto Hajji Ismail, à Cheikhan, en Irak, le 2 octobre 2020.

Les yézidis, minorité martyrisée par le groupe Etat islamique (EI) en Irak, pleuraient vendredi la mort de leur chef spirituel, le baba cheikh Khurto Hajji Ismail, gardien du temple pendant un quart de siècle.

En débarquant, à l’été 2014, dans le foyer historique des yézidis, sur les monts Sinjar, les djihadistes ont tué des hommes, transformé les plus jeunes en enfants-soldats et des milliers de femmes en esclaves sexuelles. Des atrocités sur lesquelles enquête l’Organisation des Nations unies (ONU) pour déterminer si elles peuvent être qualifiées de « génocide ».

Le yézidisme, vieux de 4 000 ans, excommunie les femmes mariées hors de la communauté. Si cette loi ancestrale avait été appliquée, les yézidies kidnappées par l’EI n’auraient jamais pu revenir. Mais Khurto Hajji Ismail, mort jeudi soir à 87 ans, avait amené le Haut Conseil spirituel yézidi à appeler de façon inédite à accueillir les survivantes.

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La Prix Nobel de la paix Nadia Murad, 26 ans, ancienne esclave sexuelle des djihadistes, qui milite, avec l’avocate libano-britannique Amal Clooney, auprès des instances internationales pour que les crimes de l’EI soient jugés, a salué sur Twitter la mémoire du baba cheikh, « un phare » pour sa communauté qui « a traité les survivantes yézidies avec amour et respect ». A Bagdad, la capitale irakienne, les autorités ont salué la mémoire d’un « homme de paix » prônant « la fraternité et l’amitié ».

Son fils devrait lui succéder

Son fils devrait le remplacer une fois la semaine de deuil terminée, ont fait savoir des responsables à l’Agence France-Presse (AFP). La fonction est uniquement spirituelle, ont-ils expliqué, les affaires sociales et politiques étant entre les mains du prince des yézidis, Hazem Tahsin Bek, intronisé en juillet 2019.

La petite communauté kurdophone, qui pratique une religion ésotérique monothéiste dépourvue de livre sacré, est persécutée depuis des siècles par les extrémistes qui les considèrent comme des « satanistes ». Retranchés dans leur bastion du Sinjar (nord), les yézidis, qui vénèrent sept anges, étaient 550 000 en Irak en 2014. Ils sont, au total, 1,5 million dans le monde.

Après trois années d’occupation djihadiste, près de 100 000 ont quitté le pays et d’autres sont déplacés au Kurdistan irakien. Selon les autorités kurdes, plus de 6 400 yézidis ont été enlevés par l’EI et seulement la moitié d’entre eux a pu s’échapper ou être secourue. Le sort des autres est toujours inconnu.

Le Monde avec AFP

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