Kamechliyé, la capitale des Kurdes syriens, plongée dans l’angoisse et la douleur

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Les forces turques ont repris, jeudi, leurs frappes sporadiques sur la grande ville du nord-est, provoquant mouvements de panique et victimes civiles.

Par Publié aujourd’hui à 04h29

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Des civils fuient Ras Al-Aïn, près de la frontière turque en Syrie, le 9 octobre.
Des civils fuient Ras Al-Aïn, près de la frontière turque en Syrie, le 9 octobre. RODI SAID / REUTERS

Le jour décline tôt, l’automne, dans l’est de la Syrie. Dans les faubourgs poussiéreux de Kamechliyé, la plus grande ville kurde du pays, la nuit s’est annoncée au milieu de l’après-midi. Et avec elle, une menace insidieuse, bruyante mais invisible.

Jeudi 10 octobre, dans le quartier d’Anterieh, les premiers échos de la guerre se sont fait entendre vers 15 heures. D’abord un bruit sourd qui retentit, venu du nord, de la Turquie toute proche. Une munition vient d’être tirée. Les rares passants, dont les ombres s’allongent sur des rideaux métalliques tirés prématurément, restent suspendus un moment, semblant compter les secondes avant l’impact. La munition est tombée. Un adolescent convertit son sursaut naissant en un bref fou rire. Pas très loin. Pas trop près. On est encore en vie.

L’armée turque reprend ses tirs d’artillerie sporadiques sur la ville, prolongeant l’offensive terrestre lancée la veille en plusieurs points de la frontière contre les vastes territoires tenus par les Forces démocratiques syriennes (FDS), à dominante kurde et alliées depuis 2014 à la coalition internationale en lutte contre l’organisation Etat islamique (EI).

Autour de Tal Abyad et de Ras Al-Aïn, les forces turques alliées à des rebelles syriens ont conquis onze villages, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’offensive a poussé près de 70 000 personnes à l’exode, selon l’organisation qui a dénombré au moins 56 morts, dont dix civils, dans les frappes aériennes et les tirs d’artillerie de l’armée turque depuis mercredi. Les autorités turques ont, elles, annoncé la mort de six civils et plusieurs dizaines de blessés par des roquettes kurdes tirées sur des villes frontalières en Turquie.

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A Kamechliyé, pour peu qu’on puisse se hisser sur le toit d’un immeuble, on verrait peut-être le territoire turc. Mais à hauteur de rue, l’ennemi est invisible.

Au croisement de deux ruelles aux maisons basses, le silence, entre deux frappes, est ponctué de quelques éclats de voix. Un groupe d’une dizaine de jeunes hommes aux coiffures étudiées tient l’angle des deux rues. Chaises en plastique, cigarettes, pistolet dans le pantalon. « On a combattu Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique, EI], on va pas avoir peur des Turcs ! », clame l’un d’entre eux, Kanaa, plus fort en gueule que les autres. Il montre sa cheville déformée, dit avoir été blessé en 2017 à Rakka alors qu’il combattait dans les rangs des FDS pour reprendre la capitale du « califat » autoproclamé de l’EI.

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