Kamala Harris, la revanche des femmes noires sur la scène politique américaine

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Des représentantes politiques américaines vêtues de blanc en hommage au 19e amendement, à Washington (Etats-Unis), le 5 février 2019.

Analyse. Coïncidence de l’histoire : la désignation de Kamala Harris, première femme de couleur à figurer sur un « ticket » présidentiel, intervient à un moment de célébration féministe aux Etats-Unis. Sur recommandation du Congrès, le mois d’août a été décrété « mois national du suffrage féminin ». Colloques, cérémonies, expositions : on célèbre le centenaire du 19e amendement, l’article de la Constitution qui a permis aux Américaines de voter. Adopté le 18 août 1920 par le Tennessee, trente-sixième Etat à le ratifier – qui faisait passer ainsi le seuil requis des trois quarts des Etats pour un amendement – il est entré en vigueur le 26 août. Un siècle plus tard, les bâtiments publics vont être illuminés de pourpre et d’or le 26 août, en l’honneur du combat des suffragettes du début du XXe siècle.

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Les féministes américaines, du moins celles qui se préoccupent de représentation politique, s’inscrivent dans la continuité des pionnières du 19e amendement. Hillary Clinton, qui prononcera un discours le 17 août à l’invitation de la commission nationale de commémoration, s’est souvent référée aux militantes de Seneca Falls, la convention de 1848 où furent posés les jalons du mouvement. Depuis deux ans, les élues de la vague rose démocrate de 2018 au Congrès viennent au discours sur l’état de l’Union de Donald Trump entièrement vêtues de blanc, la couleur de prédilection des conquérantes du droit de vote féminin.

Mais cette année, l’histoire est nuancée, pour ne pas dire révisée. Les récits insistent sur le fait que la promesse du 19e amendement n’a pas été accomplie. Le travail est resté « inachevé ». Effet « Black Lives Matter » ? Il est devenu difficile de se réjouir du passage du 19e amendement sans reconnaître que les femmes noires ont été laissées de côté, alors que certaines, dans le prolongement de la lutte contre l’esclavage, étaient des figures du mouvement « suffragiste ». « Quand les gens parlent du vote des femmes, c’est en général du vote des femmes blanches », constatait début août l’historienne Martha Jones, de l’université Johns-Hopkins, lors d’un forum organisé par Higher Heights, une association qui vise à « construire le pouvoir politique collectif des femmes noires ».

Fracture féministe

Le 19e amendement stipule que « le droit de vote des citoyens des États-Unis ne pourra être dénié ou restreint pour cause de sexe par les Etats-Unis ni l’un quelconque des Etats ». Mais s’il déclare que réserver le droit de vote aux hommes est anticonstitutionnel, il ne garantit pas aux femmes que la puissance publique s’opposera aux obstacles dressés sur le chemin des urnes pour les empêcher de voter. Dans le Sud, dans l’Ouest, les élus locaux ont érigé nombre de barrières frappant les Afro-Américaines : taxes, restrictions d’âge, de niveau d’éducation, à quoi s’ajoutaient les rétorsions du Ku Klux Klan.

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