Kaczynski face aux divisions de sa majorité

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Le dirigeant du PiS, Jaroslaw Kaczynski, le 10 avril à Varsovie lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes du crash de l’avion présidentiel, dix ans plus tôt à Smolensk.

Ira, ira pas ? En Pologne, le feuilleton du remaniement ministériel qui agite depuis des semaines le landerneau politico-médiatique s’est réduit ces derniers jours à une unique question : Jaroslaw Kaczynski fera-t-il son entrée au gouvernement ?

Poussé en ce sens par ses partisans comme par ses adversaires, le président du parti national-conservateur Droit et justice (PiS) occupe aujourd’hui une position singulière dans le système politique polonais. Officiellement simple « député du rang », il constitue en réalité, sans siéger au gouvernement, l’instance suprême de décision dans le pays, mais sans devoir assumer de responsabilité devant le Parlement.

Jaroslaw Kaczynski constitue, sans siéger au gouvernement, l’instance suprême de décision

Si l’opposition a plus d’une fois réclamé qu’il prenne la tête du gouvernement, au lieu de se cacher derrière des premiers ministres à l’autonomie limitée, ce n’est pas pour la satisfaire que Jaroslaw Kaczynski pourrait enfin franchir le pas, mais pour sauver sa majorité parlementaire.

Quel que soit son titre en conseil des ministres, le chef incontesté du PiS y aurait en effet avant tout pour rôle d’arbitrer les conflits entre ses deux principaux héritiers présomptifs – le premier ministre, Mateusz Morawiecki, et son rival acharné, le ministre de la justice, Zbigniew Ziobro.

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Depuis la fin de la semaine dernière, M. Kaczynski a dû multiplier les entretiens avec l’un et l’autre, en vue de ressouder la majorité, fracturée sur le sujet du bien-être animal. Sympathisant sincère de cette cause, l’homme fort de la Pologne avait présenté une initiative censée améliorer les conditions d’abattage, voire interdire l’élevage des animaux à fourrure. Il s’était courroucé de voir certains de ses alliés désobéir à ses consignes en votant contre le texte. Pour comble d’humiliation, la Diète, Chambre basse du Parlement, l’a malgré tout adopté grâce à des voix de l’opposition.

Relation complexe

Parmi les insubordonnés, ce sont surtout les dix-neuf députés conduits par M. Ziobro et appartenant au courant de droite radicale La Pologne solidaire que Jaroslaw Kaczynski veut remettre au pas. Ses porte-flingues ont ainsi saturé l’espace médiatique de menaces contre le ministre de la justice, du limogeage à la convocation d’élections anticipées, en passant par la formation d’un gouvernement minoritaire. Sans l’appui de M. Ziobro et de ses affidés, le PiS perdrait sa majorité absolue à la Diète, mais des sondages opportunément publiés ces derniers jours indiquent que, si La Pologne solidaire devait faire liste à part, elle ne franchirait pas le seuil électoral de 5 %. Bien qu’ils ne soient pas sur un pied d’égalité, les deux hommes ont donc intérêt, une fois encore, à trouver un compromis.

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