Jusqu’à quel âge les femmes peuvent-elles tomber enceintes ?

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Alors que certaines femmes peuvent avoir des enfants à un âge record grâce aux technologies liées à la fertilité, il en est tout autre pour tomber enceinte naturellement. Si, à 40 ans, les chances de concevoir s’amoindrissent considérablement, il existe un âge où cela devient impossible.

Invités à intervenir dans l’émission radio « Il n’y en a pas deux comme elle » d’Europe 1, les chroniqueurs s’appuient sur l’exemple de Margarita Louis-Dreyfus, la propriétaire de l’Olympique de Marseille qui a eu des jumelles à 50 ans. Cet heureux évènement a relancé le débat sur les grossesses tardives et leurs risques pour la santé de la mère et celle du bébé.

Un expert donne les pourcentages de chances de tomber enceinte

En s’appuyant sur l’exemple de la fondatrice du club sportif, François Olivennes, gynécologue-obstétricien estime que la grossesse de la célébrité tire son origine d’un traitement médical, tel qu’un don d’ovocytes. « On ne peut pas trop préjuger », nuance le médecin. S’il existe en effet des grossesses tardives naturelles, cela relève de l’exceptionnel, et l’expert donne des chiffres pour évaluer les chances de tomber enceinte à chaque âge. Pour le spécialiste, passé 45 ans, nous avons moins 20% de chances de procréer. A 40 ans, les chances d’avoir un enfant naturellement s’amoindrissent, selon le docteur. « On a une chance sur deux d’être enceinte de manière naturelle », atteste François Olivennes. Pour récapituler, le docteur explique qu’à 25 ans, il y’a une probabilité de 90% tandis qu’à partir de 45 ans, l’ordre est de 20%. Pour avoir un enfant, certaines femmes peuvent tout envisager. Cela a été le cas pour cette femme qui a demandé à sa maman de porter son bébé.

« A 45 ans, il y’a huit fois plus de risques de mourir de sa grossesse »

Le spécialiste de l’accouchement de la femme évoque une idée-reçue qu’il tient à démonter. Il explique qu’en Europe, nous avons souvent tendance à considérer qu’au-delà de 48-50 ans, la grossesse peut être « risquée ». Il nuance en expliquant que ce danger n’engage pas pour autant la vie de la femme enceinte.  Il indique : « À 45 ans, il y’a huit fois plus de risque de mourir de sa grossesse mais le nombre de femmes qui meurent en France à cause de leur grossesse est très faible », affirme-t-il. Pour François Olivennes, il y’a une limite d’âge à laquelle il est recommandé de ne pas tomber enceinte, à savoir à 48 ans. Les données de l’Ined donnent également des estimations sur les probabilités de tomber enceinte. Selon l’organisme de statistiques liées à la santé, une femme qui souhaite tomber enceinte à 30 ans a 93% de chances d’y arriver. A 40 ans, les chances diminuent à 65%.

Pourquoi la fertilité s’affaiblit-elle avec l’âge ?

Si les chances de tomber enceinte diminuent avec le temps, c’est pour une raison biologique. Le professeur François Olivennes, également spécialiste des traitements de l’infertilité, explique que la femme à 40 ans, ses ovocytes sont moins nombreux, et surtout vieillissants, même si c’est choquant à dire », avance l’expert. Lorsqu’une femme souhaite recourir à la procréation médicalement assistée, la probabilité de tomber enceinte est également variable selon l’âge. A 25 ans, elle est de 25%, de 12% à 35 ans et de 6% à 40. Alors qu’une femme de cet âge peut concevoir avec ses propres ovules, il est impossible qu’à 45 ans d’envisager cela. Si ce traitement de fertilité ne fonctionne pas, une femme en désir d’enfant pourra recourir à la fécondation in vitro ou vers le don d’ovocytes. Le taux de réussite est de 2% par tentative lorsque la FIV à 44 ans se réalise avec les ovocytes de la patiente. Cette femme a eu un enfant à 72 ans grâce à cette technique de procréation.

Quels sont les risques d’une grossesse après 40 ans ?

Si l’on parle de grossesse à risque après 40 ans, c’est parce que la femme peut exposer son bébé à des risques. Parmi eux, celui de la trisomie 21, où la probabilité devient plus importante. Avec l’âge, le taux d’anomalies chromosomiques des ovocytes augmente. A 30 ans, il est estimé à 30 % des ovocytes. A 40 ans, nous parlons d’environ 60% et de 90% pour 45 ans. Cela n’est pas le seul danger d’une grossesse tardive puisqu’entre 40 et 44 ans, le risque de fausse couche est de 34%. Un taux qui augmente significativement avec le vieillissement de l’ovule.



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