John, Sandra, Brian, ces Américains naufragés du système de santé

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March 2nd, 2019, Harrisonburg, Virginia, USA:
Remote Area Medical, commonly known as RAM, provides healthcare services to people who can't afford treatment otherwise. In order to receive treatment people showed up at midnight the previous night to get a ticket. After staying in their cars for several hours, soon to be patients lined up at 5 a.m. and waited, sometimes for hours, for their numbers to be called out. 

Seen here is he main operating theatre of the clinic, the overwhelming majority of patients came to have dental work done.  


///Lee Hoagland Pour Le Monde///

LEE HOAGLAND POUR ” LE MONDE ”

Par Stéphanie Le Bars

Début mars à Harrisonburg, en Virginie, 601 patients ont été soignés par une association de médecins bénévoles. Ces patients, qui bénéficient d’une assurance de base, n’ont pas de quoi souscrire une complémentaire pour leur vue et leurs dents.

A quatre heures et demie du matin, l’air est encore vif et la nuit bien noire dans la vallée du Shenandoah (Virginie). Une étrange animation trouble pourtant la torpeur de la ville de Harrisonburg (50 000 habitants), coincée entre sa ruralité et l’autoroute qui file vers le Tennessee. Sur le parking du parc des expositions local, les moteurs de plusieurs dizaines de voitures tournent au ralenti, réchauffant des passagers endormis sur les sièges allongés. De loin en loin, la lumière tremblotante d’un téléphone portable signale un réveil matinal ou un remède contre l’ennui.

Non sans mal, John Harlow, barbe fournie et canne en bois, déploie ses deux mètres massifs et s’extirpe de son pick-up blanc. Arrivé ici à 1 heure du matin avec un ami, il a somnolé jusqu’à 3 heures. Puis comme les centaines de personnes présentes au rendez-vous fixé par l’association de dentistes et docteurs bénévoles du RAM (Remote area medical, Médecine en zone rurale) les 2 et 3 mars, il s’est mis sur les rangs pour récupérer un ticket de passage. Depuis, il attend, les yeux rougis par la fatigue mais le sourire aux lèvres. Les portes de la salle polyvalente n’ouvrent qu’à 6 heures.

La longue file d’attente, en pleine nuit, devant le local qui va accueillir les équipes du RAM (Remote Area Medical, Médecine en zone rurale), le 2 mars à Harrisonburg (Virginie).
La longue file d’attente, en pleine nuit, devant le local qui va accueillir les équipes du RAM (Remote Area Medical, Médecine en zone rurale), le 2 mars à Harrisonburg (Virginie). LEE HOAGLAND POUR ” LE MONDE “

Derrière ces portes, des dizaines de fauteuils de dentiste sont alignés sous la lumière blanche des lustres métalliques. Le numéro de John, le 90, lui assure une prise en charge vers 8 heures. Son viatique pour un examen gratuit et des soins dentaires, un luxe que ce chômeur de 49 ans n’a pas pu s’offrir depuis des années. Ses dents cassées et ses caries mériteraient pourtant des soins réguliers. Mais, après un accident de voiture et des blessures qui ne lui permettent plus de travailler, il n’a plus qu’une assurance santé minimum (Medicare) fournie par l’Etat fédéral aux Américains de plus de 65 ans ou handicapés. « Et cette assurance ne couvre ni les dents ni les yeux », explique-t-il, fataliste.

Personnes âgées, chômeurs… et salariés

L’initiative du RAM, qui plusieurs fois par mois installe ses cabinets dentaires ambulants et ses cabines d’examen médical dans des gymnases ou des halls d’exposition à travers le pays, s’adresse typiquement à des gens tels que John. Aux Etats-Unis, les assurances santé de base, publiques ou privées, ne prennent pas en charge les soins dentaires et la vue. Des complémentaires sont donc nécessaires. Sauf que cette dépense est hors de portée pour les personnes bénéficiant des assurances financées par l’Etat (Medicare, 17 % de la population, ou Medicaid pour les plus pauvres, 19 % de la population). Certains naufragés du système de santé, comme Sandra Wengerd, une protestante mennonite de 71 ans, robe longue austère et coiffe blanche posée sur les cheveux, courent donc les cliniques gratuites du RAM.

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