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Le conseiller à la sécurité nationale et le chef d’Etat divergent sur de nombreux sujets, mais partagent des convictions : l’exercice du pouvoir sans entrave et la détestation des institutions, notamment l’ONU. Les propos bellicistes de ce proche du président sur la politique mondiale inquiètent, alors que les tensions sont vives avec l’Iran et la Chine.
L’un ne croit pas à des négociations avec le régime iranien, l’autre attend un improbable coup de fil de Téhéran. L’un doute qu’une dénucléarisation de la Corée du Nord puisse être obtenue à force de réunions au sommet, l’autre croit dur comme fer au lien personnel qu’il assure avoir créé avec Kim Jong-un. L’un prend au pied de la lettre la formule selon laquelle « toutes les options sont sur la table » pour obtenir le départ de Nicolas Maduro du Venezuela, l’autre n’est pas prêt à se lancer dans une expédition militaire qui n’aurait rien à voir avec la promenade de santé qu’avait constituée l’opération « Urgent Fury » sur la petite île de Grenade, en 1983, pour en chasser un régime pro-cubain d’inspiration marxiste-léniniste. Enfin, l’un élude les guerres douanières vantées par l’autre, ce qui peut difficilement passer pour une adhésion enthousiaste.
Cette somme de divergences peut paraître irrémédiable, pourtant, le premier concerné, John Bolton, occupe depuis plus d’un an le poste très sensible de conseiller à la sécurité nationale du second, Donald Trump. Et tout porte à croire qu’il restera en fonctions jusqu’à la fin du mandat en cours, en janvier 2021. Le président des Etats-Unis a présenté publiquement le ressort de leur collaboration, en avril, après la parution d’articles exposant ses réserves face au bellicisme indécrottable de son conseiller. « John est très bon. John a une vision très dure des choses, mais ça va. En fait, c’est moi qui modère John, ce qui est assez incroyable. J’ai John, et j’ai d’autres gens qui sont davantage des colombes que lui. Et in fine, je prends les décisions », a assuré le président des Etats-Unis.
Un guerrier qui épouvante
Avant Donald Trump, John Bolton était déjà John Bolton. Le conseiller à la sécurité nationale représente une sorte de label depuis longtemps. Un guerrier qui épouvante une bonne partie du camp démocrate et les républicains libertariens, hostiles à toute forme d’interventionnisme. « Il doit être assez fier de sa caricature », assure, sous couvert d’anonymat, un bon connaisseur des Nations unies, qui a pu l’observer lorsqu’il y fut brièvement ambassadeur, il y a plus d’une décennie. Le fait est que John Bolton n’est pas diplomate. A double titre. Avocat de formation, son intelligence acérée ne l’a jamais dissuadé d’avancer en jouant des coudes.
Ce souverainiste est insensible aux modes idéologiques, mais prompt à devenir un compagnon de route pour défendre ce qu’il considère comme les intérêts supérieurs des Etats-Unis. C’est ainsi que « la moustache la plus célèbre » de Washington a travaillé successivement pour deux présidents républicains de facture classique – Ronald Reagan (1981-1989) et George H. W. Bush (1989-1993) –, pour un troisième inspiré par le néoconservatisme, George W. Bush (2001-2009), et enfin pour Donald Trump, qui se définit volontiers comme l’opposé des deux précédents.
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