« Jihadi Jack » déchu de sa nationalité britannique

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Le membre de l’Etat islamique, détenu par les forces kurdes dans le nord de la Syrie conserve sa nationalité canadienne. Ottawa a fait part de sa déception à Londres après la décision du gouvernement britannique, révélée par la presse.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 20h34

Temps de Lecture 9 min.

Le camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie où sont retenues des femmes djihadistes étrangères et leurs enfants, le 29 septembre 2018.
Le camp de Roj, dans le nord-est de la Syrie où sont retenues des femmes djihadistes étrangères et leurs enfants, le 29 septembre 2018. DELIL SOULEIMAN / AFP

Le gouvernement britannique a déchu de sa nationalité Jack Letts, un jeune homme de 24 ans surnommé « Jihadi Jack » qui avait rejoint en Syrie, l’Etat islamique en 2014, selon des informations publiées dimanche 18 août par le journal Mail on Sunday. Jack Letts, qui avait la double nationalité britanno-canadienne, relève de « la responsabilité du gouvernement canadien », a écrit le journal britannique.

Ce serait « l’une des dernières actions » du gouvernement de Theresa May, qui a été remplacé par celui de Boris Johnson le 24 juillet. Le ministère de l’Intérieur britannique, cité par l’Agence France-presse n’a pas confirmé l’information, indiquant ne « pas faire de commentaire sur des cas individuels ». « Les décisions de retirer la citoyenneté à un individu de double nationalité se fondent sur des conseils avisés d’officiels, d’avocats et des agences de renseignement ainsi que toutes les informations disponibles », a toutefois précisé un porte-parole.

Le précédent Shamima Begum

C’est « un moyen de contrer la menace terroriste posée par des individus des plus dangereux et de garder notre pays en sécurité », a-t-il expliqué. Selon The Mail on Sunday, « la décision a suscité la fureur à Ottawa (…) alors que le Premier ministre canadien doit rencontrer Boris Johnson au sommet du G7 en France le week-end prochain ». Ottawa estime que Jack Letts a « très peu à voir avec le Canada » d’après une source diplomatique citée dans l’article. Jack Letts, converti à l’islam, avait quitté son domicile familial dans le comté d’Oxfordshire dans le centre de l’Angleterre en mai 2014. De Jordanie, il s’est alors rendu au Koweit puis s’est marié en Irak avant d’aller en Syrie. Letts a par la suite été capturé en mai 2017 par des forces kurdes syriennes quand il essayait de fuir vers la Turquie et est depuis détenu dans le nord du pays.

Dans une interview à ITV en février, Jack Letts avait dit vouloir rentrer au Royaume-Uni. « Je ne vais pas dire que je suis innocent. Je ne suis pas innocent. Je mérite ce qui m’arrive. Mais je veux juste que ce soit… approprié… pas une punition “freestyle” en Syrie », avait-il déclaré. Ses parents, reconnus coupables en juin de financement du terrorisme pour lui avoir envoyé de l’argent en Syrie, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis. « Jihadi Jack » est le dernier cas connu de déchéance de nationalité britannique en lien avec des départs pour rejoindre l’Etat islamique. Le gouvernement a notamment été fortement critiqué pour avoir déchu de sa nationalité en février Shamima Begum, une jeune Britannique d’origine bangladaise mariée à un jihadiste en Syrie, qui avait demandé à rentrer au Royaume-Uni et dont le bébé est mort en Syrie.

Déception canadienne

Le gouvernement canadien s’est dit de son côté déçu, dimanche, par voie de communiqué, de la décision du Royaume-Uni. « Le Canada est déçu que le Royaume-Uni ait pris cette mesure unilatérale pour se décharger de ses responsabilités », a indiqué dimanche un porte-parole du ministère canadien de la Sécurité publique. Ottawa n’a pas fourni plus de détails sur Jack Letts, précisant ne pas pouvoir « commenter des cas spécifiques ou des questions opérationnelles de sécurité nationale ». « Bien que nous soyons déçus par leur décision, nous ne menons pas une diplomatie de représailles », a souligné le porte-parole, en réponse à une « fausse » réaction d’Ottawa rapportée par des médias britanniques.

Alors que le Premier ministre canadien Justin Trudeau doit rencontrer son homologue britannique Boris Johnson au sommet du G7 en France le week-end prochain, les deux pays continuent « de collaborer étroitement sur un certain nombre de questions, notamment la situation à Hong Kong », a-t-il indiqué. « Le gouvernement est conscient que des citoyens canadiens sont actuellement détenus en Syrie. Il n’y a aucune obligation légale de faciliter leur retour », peut-on lire également dans le communiqué. En France, la question de la déchéance de nationalité, proposée par le gouvernement de l’ancien président François Hollande avait suscité un tollé après les attentats de 2015, empoisonnant la fin du quinquennat.

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