Jeffrey Epstein, itinéraire d’un prédateur sexuel

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Plus de 2 000 pages de scellés rendues publiques par la justice américaine révèlent comment le millionnaire avait mis en place un système de rabattage d’adolescentes qui tombaient sous son emprise.

Par Publié aujourd’hui à 05h41, mis à jour à 07h18

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« Cause, pendaison. Méthode, suicide » : au bout d’une semaine, la médecin en chef de la ville de New York a rendu ses conclusions, laconiques, après l’autopsie de Jeffrey Epstein, retrouvé pendu samedi 10 août avec ses draps dans sa cellule de Manhattan. Las, il en faudra plus pour convaincre les avocats du millionnaire de 66 ans, accusé d’avoir agressé sexuellement des dizaines d’adolescentes, et les complotistes de tous bords : les gardiens de prison chargés d’effectuer des rondes toutes les demi-heures ne l’ont pas fait durant la nuit de son suicide et ont falsifié leurs rapports ; l’os hyoïde d’Epstein, proche de la pomme d’Adam, a été brisé, ce qui survient en cas de pendaison mais aussi de strangulation. Surtout, cette disparition tombe à pic. Son procès, attendu en 2020, menaçait d’éclabousser les célébrités de New York et de la jet-set qu’il fréquentait.

Ses méfaits étaient pourtant en partie connus : Jeffrey Epstein avait été condamné à l’été 2008 en Floride à dix-huit mois de prison pour sollicitation de prostitution avec des mineures ; le tabloïd britannique Daily Mail en avait fait un feuilleton en 2011 à partir du témoignage d’une des victimes, Virginia Roberts, épouse Giuffre. Mais le 6 juillet 2019, Epstein a été cueilli par le FBI à New York alors qu’il débarquait de Paris, où il possède un appartement avenue Foch, à bord de son jet privé, puis a été inculpé pour « trafic sexuel en bande organisée de mineures », souvent vulnérables et parfois âgées de 14 ans, entre 2002 et 2005. Ce jour-là marque le début d’un immense scandale d’envergure internationale.

Parce que deux ans après les révélations sur le producteur de cinéma Harvey Weinstein, prédateur d’actrices dont le procès s’ouvre en septembre à New York, les Etats-Unis ne ferment plus les yeux. Parce que dans un pays plus divisé que jamais, on est prêt à croire aux pires manipulations, surtout lorsque deux présidents, Bill Clinton et Donald Trump, ont fréquenté le coupable. Et parce que l’affaire révèle les névroses américaines, où l’argent, seul étalon du succès, permet tout, y compris des violences sexuelles en tout genre la nuit dans un pays qui se proclame puritain le jour.

L’édifiante affaire Epstein mérite donc d’être racontée, à partir des scellés levés début août par la justice américaine – quelque 2 024 pages rendues publiques par la cour d’appel de New York – des récits des témoins et de la presse américaine. En commençant par le témoignage de Virginia Roberts.

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