Jean José Bax du Kolektif Ekolozik Albion : «Respectons la nature, sinon la nature ne nous respectera pas»

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Jean José Bax est de ces êtres dont la bonté naturelle n’a d’égal que la confiance qu’il a en l’humain. Bien qu’il ait travaillé dans la finance, il ne peut se résoudre au ‘développement à tout prix’. Dans cette interview, il s’élève contre le projet du PETROLEUM HUB prévu à Albion et met en garde les ‘citoyens aux consciences endormies’.

Qui est Jean José Bax et pourquoi s’agite-t-il au point de faire remuer les sommets de l’État et sa police ?
(Sourire)- Vous vous référez certainement à mon arrestation par la police, pour une simple banderole. Cela ne m’a pas dévié de mon objectif principal, mais revenons à votre question. Je suis manager d’une école privée à Curepipe, où les faiblesses des enfants deviennent des forces. Dans cette école-ONG cohabitent des autistes, des slow learners et des enfants dits ‘normaux’.

J’ai aussi été engagé à LAPEA (Association des emprunteurs abusés) et je préside actuellement le Kolektif Ekolozik Albion (KEA). J’ai deux filles et deux adorables petites-filles.

Vous êtes certes un homme engagé, mais qu’est-ce qui vous a poussé à vous joindre au Kolektif Ekolozik Albion ?
En 2015, je construisais une maison à Albion, en y mettant toutes mes économies. Je suis tombé des nues en entendant parler de ce projet de raffinerie flottante. Un petit groupe s’était déjà formé, le Kolektif SAY NO to PETROLEUM HUB avec Jean-Claude Ducasse et Robert Rose. Un tel projet est une aberration et un désastre écologique ‘in the waiting’. Je ne pouvais garder cette révolte pour moi. Il était impératif que je m’associe à leur action pour empêcher cela. Je reste convaincu que ce projet sera non seulement un désastre écologique, mais aussi un désastre sociologique et économique.

Selon l’État, c’est un projet qui sera bénéfique au pays et qui est en ligne avec la politique de développement…
C’est faux ! Ce projet ne sera bénéfique qu’à une petite poignée de gens, peut-être à la nomenklatura politique, mais pas aux riverains de la Côte ouest ! En quoi consiste ce projet? Une jetée pétrolière (petroleum jetty) de 800 mètres, un stockage de 400 à 800 tonnes métriques de pétrole. Troisièmement, un ‘bunkering’, c’est à dire l’approvisionnement de gros navires porteurs passant au large de Maurice. La raffinerie ne fait pas partie du projet au sens strict, mais nous restons persuadés qu’une fois ces trois phases achevées, nous aurons une raffinerie à terre. Le ministre de l’Environnement pousse le cynisme jusqu’à nous dire que ce projet résoudra le problème de stockage de pétrole et qu’il ne faut pas nous inquiéter !

La pollution causera des dégâts immenses à la station balnéaire d’Albion ; l’effet des hélices tournant autour de ces immenses bâtiments, les déchargements d’huile et d’eaux usées dans la mer, endommageront tout l’écosystème marin.»

Ça, c’est ce qu’ils nous disent en nous traitant comme des enfants devant Alice au pays des merveilles! Mais dites-nous ce qu’ils ne nous disent pas M. Bax?
Ce projet est d’une opacité style Agalega! Les responsables ne nous disent pas qu’avec la hausse du trafic maritime, qui passera de 400 % à 1000 %, les dégâts environnementaux seront irréversibles : la pollution causera des dégâts immenses à la station balnéaire d’Albion ; l’effet des hélices tournant autour de ces immenses bâtiments, les déchargements d’huile et d’eaux usées dans la mer, endommageront tout l’écosystème marin. Ils ne disent pas que la fumée de toutes les cheminées de bateaux, qui s’amarreront à quelques centaines de mètres de nos côtes, polluera l’atmosphère et sera source de maladies respiratoires, voire de cancers. Ils ne nous disent surtout pas qu’avec ces gros tankers qui viendraient à Maurice, les risques d’accidents et d’explosion sont bien réels. C’est une véritable bombe à retardement qui menace. Les citoyens devraient s’en rendre compte s’ils dorment encore! Il nous faut respecter la nature, sinon la nature ne nous respectera pas.

C’est une description apocalyptique que vous nous faites là ! N’exagérez-vous pas un peu?
Non, je sus plutôt un optimiste irréductible qui croit aux forces de la vie. En 2007, Taimini, un Indien responsable de la sécurité du port, déclarait que si un seul fût de pétrole explosait à Mer Rouge, plus rien ne subsisterait jusqu’au Champ-de-Mars. A-t-il été un oiseau de malheur en disant cela? Savez-vous que sur le plan proposé par le gouvernement et envoyé au District Council, figurent deux jetées ? Une pour le pétrole et l’autre pour le gaz naturel et une centrale électrique au milieu. Au risque de me répéter : c’est une véritable bombe à retardement qu’on nous propose. Une anecdote significative : lors de mon arrestation, un policier m’a félicité et me serrant la main et en disant : ‘vous combattez pour une juste cause’!

Revenons à cette opacité qui semble être la marque de fabrique du gouvernement actuel. Nous avons Agalega, secret d’État, et maintenant ce Petroleum Hub. Tous ces projets ne s’inscrivent-ils pas dans une vision géopolitique plus large avec l’Inde ?
Je vous laisse assumer la responsabilité de vos propos. Mais il est évident qu’avec la consolidation des bases chinoises en Afrique, la réaction de l’Inde a été de rétablir l’équilibre et contrer cette menace. L’Inde est définitivement intéressée par une base militaire dans la région.

Vous ne croyez donc pas à la fable du grand frère qui aiderait de façon désintéressée le petit État insulaire que nous sommes !
Restons les pieds sur terre et réalisons que la situation est tendue entre ces deux géants asiatiques. Nous faire croire qu’on bâtit une énorme piste d’atterrissage pour le tourisme inter-îles, c’est nous faire avaler une grosse couleuvre. Cependant, je précise que notre lutte n’est pas contre un gouvernement ou un pays spécifique. Nous somme contre le projet de Petroleum Hub, car il en va de l’avenir de nos enfants et des générations futures.

Qu’a fait le KEA concrètement pour contrer ce projet, que comptez-vous faire ?
Notre premier combat a été contre la raffinerie flottante. Nos pétitions et lettre à sir Anerood Jugnauth, ministre Mentor, sont restées vaines. Nous avons organisé des dizaines de réunions à Albion, une manifestation au Nautilus avec plus de 500 participants qui ont compris les enjeux et les répercussions d’un tel projet. Suite à ces actions, le projet de raffinerie a été abandonné. Nous menons une campagne permanente à Albion et dans la région Ouest. Nous sommes prêts à toutes les actions (y compris judiciaires) pour faire stopper ce projet de Petroleum Hub.

Le mot de la fin.
Notre stratégie vise à conscientiser de la justesse de notre cause et nous sommes contents du ‘response’. Nous saluons aussi Dis-Moi qui a compris que c’est un enjeu crucial des droits humains qui se joue en ce moment dans notre jeune République, à Albion.


DisMoi dit non : la bombe à retardement qui menace Albion

À une époque où les enjeux écologiques sont devenus cruciaux pour la survie même de l’humanité, nous avons un gouvernement qui semble coupé de cette réalité environnementale. Il nous propose le développement tous azimuts sans considération aucune pour la réalité écologique.

DisMoi s’associe au combat du Kolektif Ekolozik Albion (KEA) et considère que ce projet de PETROLEUM HUB sera une catastrophe écologique irréparable, non seulement pour Albion et la côte ouest, mais pour toute l’ile Maurice. Les droits environnementaux sont des droits humains et l’État mauricien ne peut parler de développement durable dans des forums internationaux tout en envisageant de mettre sur pied cette bombe à retardement pour Maurice.


Citoyens réveillez-vous ! : déclaration de Lindley Couronne, directeur du Secrétariat régional de DISMOI

lindleyAprès l’arrêt du projet City Power, l’État mauricien revient de l’avant avec un projet qui impactera sur la vie des générations futures. Les citoyens mauriciens doivent se réveiller et comprendre les enjeux terribles de cette épée de Damoclès suspendue sur la tête des habitants d’Albion, Pointe-aux-Sables et Flic-en-Flacq.

Encore une fois, nos gouvernants osent parler de ‘secret d’État, tout comme pour Agalega. Évidemment, ces deux projets sont liés par le même accord signé avec l’État indien. En 1968, le gouvernement travailliste a cédé Diego Garcia aux Anglais. Cette fois, il semblerait que le gouvernement Jugnauth veuille vendre la République de Maurice carrément. Je le redis : il est temps que les citoyens prennent conscience de ce qui se trame, sinon le réveil sera brutal!


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