« Jacques Chirac a été, en politique étrangère, un président gaulliste, sans doute le dernier »

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Souveraineté des Etats, refus des affrontements de bloc à bloc, construction d’une Europe forte et solidaire… telles furent les grandes lignes de l’action de l’ancien chef de l’Etat qui contribua au rayonnement de la France, estime l’ex-diplomate dans une tribune au « Monde ».

Par Claude Martin Publié aujourd’hui à 01h40

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Gerhard Schröder et Jacques Chirac, lors du 60ème anniversaire du Débarquement en Normandie, au Mémorial de Caen, le 6 juin 2004 .
Gerhard Schröder et Jacques Chirac, lors du 60ème anniversaire du Débarquement en Normandie, au Mémorial de Caen, le 6 juin 2004 . PATRICK KOVARIK / AFP

Sur la scène internationale, Jacques Chirac n’était pas seulement connu, apprécié, admiré. Il était aimé. Et il faisait aimer la France. Peu de Français mesurent à quel point ses prises de position, ses déplacements, ses initiatives, ont contribué au rayonnement de notre pays. A quel point, pendant douze années, la France a eu une grande politique étrangère.

Certes, on a gardé en mémoire le refus courageux de faire participer notre pays à l’aventure irakienne. Mais la plupart des choix et des hauts faits d’une diplomatie qui n’a cessé d’être, tout au long de ces douze ans, inspirée, déterminée, et brillante, restent dans l’ombre ou sont traités avec une distance et une rapidité qui n’aident pas à les apprécier à leur juste valeur.

Jacques Chirac a été, en politique étrangère, un président gaulliste, sans doute le dernier. Inspiré par les principes du fondateur de la Ve République, il a suivi sur la scène internationale la ligne qui a fait, pendant un demi-siècle, la force du message français : respect de la souveraineté des Etats, de l’identité des nations, de la dignité des peuples. Refus des affrontements de bloc à bloc. Construction d’une Europe forte et solidaire, faisant entendre une voix qui soit vraiment la sienne, dans un monde multipolaire et équilibré.

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Dialogue avec la Chine et la Russie

Nulle part, mieux qu’en Chine, où j’ai eu l’occasion de le voir à l’œuvre, Jacques Chirac n’a illustré son attachement à cette sage politique. Il a su défendre à Pékin, avec force mais sans tapage, les valeurs de la France, dit ce qu’il fallait dire, mais su tendre la main.

Qui se souvient qu’il avait reçu, à l’Hôtel de Ville, le dalaï-lama, pour s’entretenir avec lui, de l’avenir de la culture tibétaine ? L’ambassadeur de Pékin était venu lui reprocher une « grave erreur » qui pourrait « compromettre sa carrière politique ». Il lui avait rétorqué : « Laissez-moi apprécier moi-même, Monsieur l’Ambassadeur, la façon dont je conduis ma carrière politique, et permettez-moi de m’informer comme je l’entends de l’état d’esprit des Tibétains, dont je ne conteste nullement l’appartenance à votre pays. »

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Chirac avait, dans le dialogue avec la Chine, une longueur d’avance. Dès 1975, Il avait noué avec celui qui en deviendrait le nouveau timonier, Deng Xiaoping, une relation personnelle forte qui permit à la France de prendre toute sa place dans le mouvement de réformes de l’empire du Milieu.

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