Istanbul, fief d’Erdogan convoité

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Par , et Marie Jégo

Depuis 1994, la ville la plus riche et la plus peuplée de Turquie est un bastion de l’AKP, le parti au pouvoir

Les habitants d’Istanbul – 10,5 millions d’inscrits sur les listes électorales – doivent se rendre aux urnes, dimanche 23 juin, afin d’élire leur maire pour la seconde fois en moins de trois mois. Le précédent scrutin, organisé le 31 mars, avait vu la victoire d’Ekrem Imamoglu, le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste) et de l’opposition unie, sur son rival Binali Yildirim, un ancien premier ministre, proche du président Erdogan, qui défend les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur). C’était une défaite symbolique pour Recep Tayyip Erdogan et son parti, dans sa ville natale, dont il a été le maire de 1994 à 1998.




Contrarié par la perte de la ville la plus riche et la plus peuplée de Turquie, son fief depuis vingt-cinq ans, l’AKP a déposé plusieurs recours devant le Haut Conseil électoral (YSK) qui, relevant des « irrégularités », a annulé le scrutin pour en convoquer un nouveau. « Plus qu’une municipale, il s’agit d’une lutte pour la démocratisation de la Turquie », répète à l’envi M. Imamoglu, estimant que ses droits « ont été bafoués » lorsque le YSK lui a retiré son mandat de maire, le 6 mai. Il a encaissé le coup, acceptant de se représenter face à M. Yildirim.




Entrepreneur énergique de 49 ans, père de trois enfants, l’homme a fait ses preuves dans l’arrondissement de Beylikdüzü, sur la rive européenne d’Istanbul, dont il a été maire de 2014 à 2019. Pendant la campagne, son assurance tranquille, son ton optimiste et bienveillant l’ont hissé au rang de nouvel espoir de la politique turque, le faisant apparaître comme l’anti-Erdogan, soucieux de rapprocher plutôt que de diviser.

Ton posé, manières douces, l’étoile montante du CHP, le plus vieux parti de Turquie, a de grands projets pour Istanbul, l’ancienne capitale ottomane, dont il veut faire « la locomotive de la transformation démocratique de la Turquie », un lieu attirant pour les investisseurs, une cité « juste et égalitaire » envers ses 16 millions d’habitants.

Régler les problèmes de circulation, développer les transports en commun, mettre un frein à « l’architecture verticale », « reverdir » la mégalopole trop prisonnière de sa gangue de béton, sont parmi ses priorités.

L’ascension d’Ekrem Imamoglu, preuve de l’émergence d’une nouvelle génération de politiciens, constitue d’ores et déjà une entaille dans la cuirasse du président Erdogan, réputé invincible dans les urnes, tout comme l’AKP, vainqueur de toutes les élections depuis 2002.

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