Israël courtise les frondeurs de l’Union européenne

0
281

[ad_1]

En dépit des querelles mémorielles, Nétanyahou reçoit à Jérusalem les dirigeants polonais, hongrois, tchèque et slovaque.

Par Piotr Smolar Publié aujourd’hui à 10h17

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Andrzej Duda, le président polonais, et Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, à Varsovie, le 13 février.
Andrzej Duda, le président polonais, et Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, à Varsovie, le 13 février. Czarek Sokolowski / AP

S’il n’était pas cerné par les enquêtes judiciaires, Benyamin Nétanyahou aurait de quoi jubiler. Pour le premier ministre israélien, la réunion à Jérusalem du groupe de Visegrad, prévue le 19 février, représente une victoire diplomatique. Ce forum – ou V4 – réunit Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie. Des membres de l’Union européenne avec lesquels l’Etat hébreu a réussi à développer des relations étroites, en reléguant au second plan ce qui devrait fâcher : les questions mémorielles sensibles et la montée de la xénophobie. Le symbole récent en est la marche, en toute impunité, de près de 3 000 néonazis à Budapest, le 9 février. Silence des autorités israéliennes, qu’on a connues plus réactives.

Au début des années 1990, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Hongrie avaient fondé le groupe de Visegrad pour préparer leur accession à l’UE. Aujourd’hui, le V4 révèle les divisions européennes. Ses membres se sont opposés aux quotas pour l’accueil des réfugiés du Moyen-Orient. Sur d’autres questions-clés, la Slovaquie et la République tchèque sont perçues comme plus pragmatiques par Bruxelles.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les médias, passion fatale de Benyamin Nétanyahou

En revanche, visées par une procédure de violation de l’Etat de droit, la Hongrie et la Pologne sont devenues des démocraties illibérales où les médias d’opposition sont attaqués et la société mise sous tension. Le premier ministre hongrois Viktor Orban et Jaroslaw Kaczynski, le chef du parti Droit et justice (PiS) au pouvoir en Pologne, ont imposé chacun une politique identitaire dont l’un des pans est une réécriture nationaliste de la seconde guerre mondiale, pour que Hongrois et Polonais n’apparaissent que sous deux profils : héros ou victimes.

« Je pense que ce n’est pas une question de déni de l’Holocauste, explique le professeur Yehuda Bauer, l’un des spécialistes les plus respectés du sujet en Israël. La Hongrie et la Pologne reconnaissent cet événement, ils aiment les juifs, ils créent pour eux des musées et des statues, ils font de beaux discours. Mais ils déforment l’histoire, les faits avérés. Le problème est que mon gouvernement s’en rend complice. »

Diatribe

Peu regardant, M. Nétanyahou utilise le V4 comme un cheval de Troie pour entraver l’Union européenne, qui a besoin de consensus pour avancer. Le dirigeant israélien a su traiter avec égards les nations européennes dites « petites », comme les pays baltes, habitués à un certain paternalisme allemand et français. Aux yeux de M. Nétanyahou, l’UE est hostile et s’accroche aux paramètres traditionnels de résolution du conflit avec les Palestiniens. Elle continue de dénoncer les avancées de la colonisation et s’oppose à toute reconnaissance de Jérusalem comme capitale, son statut devant être déterminé au terme des négociations de paix.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: