Irfaan Ali déclaré président du Guyana cinq mois après un scrutin contesté

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Irfaan Alin à Lusignan, au Guyana, le 29 février 2020.

L’opposant Irfaan Ali, candidat à la présidentielle du Parti progressiste du peuple (PPP), a remporté les élections législatives au Guyana, a annoncé dimanche 2 août la Commission électorale, cinq mois après la tenue de ce scrutin très contesté dans la petite nation sud-américaine.

Claudette Singh, présidente de la Commission électorale, a confirmé la victoire de M. Ali, 40 ans, et rejeté les appels du président sortant, David Granger, 74 ans, à de nouvelles élections. Le PPP s’adjuge 33 des 65 sièges de l’Assemblée nationale, tandis que le bloc formé par le Partenariat pour l’unité nationale et l’Alliance pour le changement (ANPU-AFC), du président sortant Granger, en a remporté 31.

Plaintes pour fraudes

Les deux camps avaient initialement revendiqué la victoire et s’en étaient suivis cinq mois de tensions et d’accusations de fraudes dans ce petit pays de 780 000 habitants riche en hydrocarbures, niché dans le nord de l’Amérique du Sud, entre le Venezuela, le Brésil et le Suriname. M. Granger a fait savoir que des plaintes pour fraudes et autres irrégularités seraient déposées auprès de la Haute Cour du pays.

Comme les précédents, le scrutin s’est joué sur une base ethnique : les Afro-guyaniens, descendants des esclaves importés d’Afrique par les colonisateurs hollandais, qui représentent un peu moins de 30 % de la population, soutiennent largement les partis au pouvoir ; les Indo-Guyaniens, dont les ancêtres ont été amenés d’Inde et asservis au XIXe siècle par les Britanniques, représentant 40 % de la population.

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Ce sont eux qui ont voté majoritairement pour Irfaan Ali, lui-même issu d’une famille d’Indiens musulmans. Il a occupé diverses fonctions publiques dont celle de ministre du logement, de l’eau et du tourisme jusqu’en 2015, date à laquelle son parti a perdu les élections.

Le futur gouvernement de ce membre du Commonwealth devra gérer la manne pétrolière tirée de l’exploitation de vastes champs pétroliers off-shore découverts en 2016 par le géant américain ExxonMobil.

Des tensions avec le Venezuela

Estimées à quelque 8 milliards de barils par la major américaine, ces réserves pourraient, à terme, faire du Guyana, où 36 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, un des pays les plus riches du monde. Le Fonds monétaire international considère que la « République Coopérative du Guyana », nom officiel de l’Etat, verra son PIB augmenter de presque 53 % en 2020, malgré l’épidémie due au coronavirus. Les premières projections, en janvier, avant l’apparition du covid-19, tablaient sur une croissance de 86 %.

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L’exploitation des réserves pétrolières a démarré en décembre 2019 sur la plate-forme offshore Liza, à 190 kilomètres de la côte, avec 120 000 barils par jour. Interrompue pendant la crise sanitaire, lorsque les frontières du pays se sont fermées – le Guyana recensait, au 3 août, 474 cas et 21 morts –, elle a repris en juillet. La production pourrait s’élever à 700 000 voire un million de barils par jour.

La perspective d’une manne pétrolière attise par ailleurs les tensions avec le Venezuela voisin qui, depuis plus d’un siècle, conteste le tracé de la frontière entre les deux pays. Caracas réclame la région de l’Essequibo, soit les deux tiers du Guyana et les eaux territoriales pleines de pétrole qui vont avec. Georgetown a mené l’affaire devant la Cour internationale de justice de La Haye.

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